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Raven (James)

University of Essex, UK

Classical transports : importing Antiquity into the North American colonies in the 18th century.

My paper takes as its point of departure the existing scholarship on the influence of classical learning in the North American colonies and the early United States. We are far from integrating this scholarship with newer histories of transatlantic book commerce and colonial literary reception, however, and especially in placing classical learning within the context os institutions of sociability. My paper will offer a reassessment based on recent research in the history of book importation (the transatlantic book trade) and circulation in British North America and allied reconsideration of “social” libraries in early America as centers of sociability and intellectual and political dialogue. A particular aim is to explore further how readers’ demands for works of antiquity, and for editions that were themselves antique, affected their developing concern for the acquisition of the latest, most fashionable literature.

James Raven is professor of Modern British history at the university of Essex, director of the Cambridge Project for the Book Trust, and former Reader in Social and Cultural History at the University of Oxford. Among his most recent books are London Booksellers and American Customers (2002), and Lost Libraries. The Destruction of Grat Book Collections since Antiquity (2004).

Reach-Ngô (Anne)

Université Paris IV Sorbonne

Les variantes éditoriales à la découverte du Nouveau-Monde ; l'Histoire d'un voyage faict en la terre de Bresil de Jean de Léry.

A la Renaissance, la confrontation des humanistes européens au Nouveau-Monde a donné naissance à une littérature de voyage, que la diffusion de l’imprimé a profondément modifiée. Devant cette radicale étrangeté, comment le discours littéraire pouvait-il restituer l’exotisme du « monde de là-bas » (Jean de Léry), par le biais d’instruments et de procédés, ceux de l’imprimerie nouvelle, façonnés et mis à l’épreuve par le monde gutenbergien de l’« ici-bas »?

L’écriture typographique et éditoriale propose une réponse originale à ce défi : rééditions successives, qui s’affirment toujours plus authentiques, enrichies d’une information apparemment « inédite » ; bois gravés issus des maisons d’édition françaises, soi-disant esquissés au loin par un habile voyageur de passage ; genèse de l’ouvrage dépeinte dans les paratextes éditoriaux… Le Nouveau Monde se donne ainsi à saisir aux lecteurs à travers l’objet-livre, dont la matérialité traduit les aléas du voyage et la rencontre avec l’altérité.

Le récit de Jean de Léry intitulé Histoire d’un voyage faict en la terre de Bresil, publié pour la première fois en 1578 et la polémique éditoriale entre son auteur et André Thevet illustreront la participation du livre du seizième siècle à la découverte des Amériques. Nous comparerons notamment les différentes éditions et traductions (latines, allemandes et espagnoles), pour déterminer comment le livre s’est chargé de transmettre à l’Europe renaissante cette expérience vécue. La bibliographie matérielle nous permettra ainsi d’analyser l’histoire du texte et de ses « mises en livre » successives, selon l’expression de Roger Chartier, et de mener une réflexion sur la représentation de l’inconnu et de la nouveauté.

During the Renaissance, confrontation of european humanists to a New World gave birth to a travel literature, deeply modified by the diffusion of printed texts. How would literary discourse be able to render the exoticism of the “monde de là-bas” (Jean de Léry), facing such a different and strange universe, through vehicles and techniques of the new printing methods, created in the “monde d’ici-bas” at the time of Gutenberg ?

Typographical and editorial writing offers an original response to this challenge: throughout the succession of re-issues, pretending more and more genuine, enriched with unprinted knowings and illustrations - supposedly sketched by a skilled traveler, or the genesis of the work depicted in editorial paratexts, for instance... Thus, the New World is revealed to readers by the book as an object, which own materiality reflects the hazardous journey and the meeting with alterity.

We postulate that Jean de Léry’s narration entitled Histoire d’un voyage faict en la terre de Bresil, first published in 1578, and the controversy between the author and André Thevet demonstrate the part taken by books in the discovery of Americas during the sixteenth century. We will compare the various editions and translations (into latin, german and spanish) to adress how books contributed to the spreading of this new experience. Material bibliography will allow us to analyse the history of the text and of its successive “mises en livre”, according to Roger Chartier, and to find insights about representation of the unknown and the new.

Anne Réach-Ngô, agrégée de Lettres Modernes, est allocataire-moniteur de recherches à l’université de la Sorbonne-Paris IV et prépare une thèse, sous la direction de Madame le Professeur Mireille Huchon, sur les narrations de la Renaissance, dont le sous-titre est le suivant « Bibliographie matérielle et production du sens ». Elle est chercheur associée à la Bibliothèque nationale de France, où elle travaille à la Réserve des Livres rares sur l’Inventaire chronologique des éditions parisiennes du XVIè siècle, établi à partir du fonds de Philippe Renouard. De plus, elle anime un atelier de bibliographie matérielle intitulé « Le texte et ses supports : livres, lectures, réception », destiné aux étudiants de Licence de Lettres Modernes. Elle a récemment présenté une communication consacrée aux « paratextes éditoriaux et lectures du visible à la Renaissance » au colloque international de Genève de novembre 2003, « Textes en performances », organisé par le CeRNET.

Redman (Michael)

Tulane university, Louisiana

Charles I's reading while in confinement at Carrisbrooke Castle.

Captured by the Scottish Covenanting Army at the end of the English Civil War and turned over to Parliament in February of 1647, Charles I spent the rest of the year 1647 quietly reading in Carrisbrooke Castle on the Isle of Wight. While the New Model Army quarreled over the political settlement to be enacted in the wake of it victories on the field, Charles turned to his books, making notes in the margins of several of them as he pondered his dilemma.

My paper begins by recovering the site of Charles’s reading, providing a physical description of the place where he read, cataloging the books he had at his disposal, and giving a brief account of the friends and visitors with whom Charles interacted. I then turn to the question of how Charles read, beginning with some comments on Charles’s education and then turning to his complex relationship with his scholarly father, James I. Finally, I examine the evidence of Charles’s reading in 1647, looking at the marginalia he added to, among other works, his 1632 Second Folio edition of Shakespeare’s plays and a special 1620 royal edition of Francis Bacon’s Advancement of Learning, a work that proposes how readers should read. In this final portion of my paper I raise the question of what purposes Charles thought his reading served and how his reading may have inspired him to act after he escaped from his confinement in 1648, the year Charles made his final entrance onto the public stage and sealed his fate as a royal martyr.

By the time of the SHARP meeting, I will have completed my dissertation here at Tulane University. Directed by Linda Pollock and entitled “Lying and Telling the Truth: Printing Controversies and the Politics of Culture during the Reign of Charles I,” my dissertation examines the relationship between the study of the past and political attitudes, a pursuit that has led me to think about early modern attitudes toward truth-telling and the ways that printing controversies during the reign of Charles I illuminated and altered the image of truth. My research incorporates methods drawn from several sub-disciplines, especially the histories of reading and memory.

Reichardt (Rolf)

University of Mainz

L’archivage numérique des images: nouvelles technologies, nouvelles frontières

La numérisation des textes présente pour les chercheurs d’incontestables avantages. Tout en préservant le document original et en sauvegardant le patrimoine imprimé, l’archivage par la numérisation permet la consultation à distance de certains textes rares et d’accès parfois difficile. Parallèlement, grâce à Internet, les possibilités de mise en réseau repoussent de manière formidable les frontières qui, jusqu’à tout récemment, contraignaient la recherche. Mais si cette convergence technologique a été particulièrement heureuse pour le document écrit, qu’en est-il du document figuré?

Parce qu’elle a longtemps été considérée comme simple document d’appoint par et pour les chercheurs, l’image imprimée n’a que très peu suscité de système d’archivage ou d’outils (base de données, répertoire, etc.) lui étant spécifiquement consacrés. Si quelques projets actuels commencent à pallier cette carence, certaines difficultés ne demeurent pas moins. Au-delà d’un simple (mais indispensable) recensement documentaire, l’archivage numérique des images imprimées parviendra-t-il à respecter la qualité et l’intégrité technique du document iconographique? Est-il même possible d’imaginer un outil de recherche respectueux de la présentation matérielle de l’image et soucieux de son intégrité (positionnement de l’illustration dans un ouvrage, rendu fidèle des techniques, etc.)? Est-ce à dire que nous ayons déjà atteint de nouvelles frontières?

Les chercheurs ici réunis (historiens, historiens d’art et comparatistes intéressés par l’image) feront part de leur expérience (d’usager et/ou de concepteur) et des initiatives scientifiques auxquelles ils sont associés. Les interventions individuelles, d’une durée de quinze minutes, seront suivies par une discussion entre les participants et l’auditoire.

Reid (Chad)

London

Political ideology and the independant advertiser. A microhistory of colonial American newspapers.

In the 1740s, the British navy continually conducted impressment campaigns for want of a few good men. The Massachusetts economy was also in poor shape. Mentally and physically— life may have seemed a little too overwhelming for colonists. It is amidst this campaign turmoil that a riot breaks out. The mob pulls a barge from harbour waters, parades it through the streets of Boston, and then burns it in the Common. Samuel Adams not only witnesses the fury of the lower classes (from which the rioters originated), but also recognizes their fervour for liberty. He suddenly has an epiphany and creates the Independent Advertiser newspaper. Through the Advertiser, Adams disseminates his newly adopted political values to the rest of the community. However, the content of this New World newspaper largely consisted of reprinted Old World political treatises, from Britain’s John Trenchard and Thomas Gordon’s Cato’s Letters.

The Letters were first written in reaction to Britain’s South Sea Bubble of the early 1720s. Trenchard and Gordon wrote 138 essays under the “Cato” pseudonym. Why after experiencing an emotional connection to the Knowles rioters did Sam Adams feel the need to reprint the aged Cato’s Letters in 1747? How much of a Cato’s Letters presence existed within the Boston community? Through the dissemination of information, an intensive colonial reading practice, and a pervasive presence in colonial newspapers, Cato’s Letters became the foremost educator of colonial rights and freedoms in the pre-Revolutionary era.

Using the Independent Advertiser as a microhistorical case study for colonial American newspapers, this essay demonstrates the extent to which Cato informed the pre-Revolutionary non-elite of Boston and beyond. Current historiography of the 1747 Knowles Riot points to its tremendous ideological influence on both Sam Adams and the Declaration of Independence. This influence, I argue, is attributable to that of the colonial reading of Cato’s Letters.

The contents of the Advertiser in the aftermath of the riot also demonstrate a “crossing of borders” geographically speaking and indeed, a circulation of ideas. From this incident we may see that cultural influences rose upwards from lower class riots to the Massachusetts elite, then circulated back down to citizens of less financial backing through newspaper distribution and the dissemination of information. This circulation of ideas through print is not new, but the pattern throughout the eighteenth century in colonial newspapers to reach for Cato in times of crisis is striking.

Renoux (Christian)

Université d'Orléans, France

La prière pour la paix attribuée à saint François d'Assise ou une success story transatlantique.

La diffusion de la prière pour la paix attribuée à saint François d’Assise (« Seigneur, faites de moi un instrument de votre paix ») s’est faite dans de multiples langues sur divers supports imprimés (livres, images pieuses, cartes postales, partitions, etc.) et audiovisuels (disques, CD-rom, films). Ce texte court est devenu en quelques décennies l’une des prières les plus célèbres au monde.

L’histoire de sa diffusion repose sur les échanges entre l’Europe et les Etats-Unis. C’est en effet en 1912 que ce texte apparaît pour la première fois, publié anonymement dans un petit bulletin catholique parisien, La Clochette. Il connaît ensuite une diffusion discrète en Europe entre les deux guerres. Il est connu en Italie, en Suisse, en Allemagne, en Belgique ou en Grande-Bretagne. Traduit dans différentes langues, il est attribué à saint François d’Assise par des protestants français dès 1927. C’est à cette époque qu’il traverse l’Atlantique puisqu’il est publié aux Etats-Unis dès 1936, dans différentes versions anglaises. Son succès mondial lui vient du cardinal Spellman, qui, pendant la seconde guerre mondiale, le fait figurer dans plusieurs ouvrages tirés à des milliers d’exemplaires. Après 1945, les Christophers (New York), le sénateur Hawkes, la branche américaine d’IFOR (New York), les Alcooliques anonymes (New York) ou le New York Times reprennent cette prière, la font leur et la répandent, cette fois, à des millions d’exemplaires aux Etats-Unis et dans le monde. Le cardinal Spellman la met en exergue lors de la visite de Paul VI à New York et à l’ONU le 4 octobre 1965 (fête de saint François). Le grand public européen la découvre alors et les marchands de cartes postales d’Assise lui confèrent une authenticité bien illégitime, que certains franciscains européens mettent en cause, sans succès. A l’issue de ses traversées transatlantiques, ce texte français, dont l’origine reste inconnue, est devenu, dans l’esprit de beaucoup, le texte le plus célèbre de François d’Assise, et a joué un rôle fondamental dans la construction de l’image pacifique du Poverello et de la ville d’Assise, élevée au rang de capitale mondiale de la paix.

Christian Renoux, ancien membre de l’Ecole française de Rome, est maître de conférences d’histoire moderne à l’université d’Orléans. Spécialiste de l’histoire de la canonisation moderne, il a publié La prière pour la paix attribuée à saint François : une énigme à résoudre (Paris, 2001). Cette communication est basée sur de nouvelles recherches, conduites aux Etats-Unis depuis la publication de cet ouvrage et qui éclairent le rôle crucial des Américains dans la diffusion de ce texte.

Rogers (Shef)

University of Otago, Dunedin, New Zealand

The frustrations of excess : challenges confronting enumerative bibliography in the 21st century

Les frustrations de l’excès : les défis pour la bibliographie énumérative au vingt et unième siècle

Abstract

Drawing on my experiences in editing a new edition of the Cambridge Bibliography of English Literature, I review the many research tools that have emerged since the publication of the second edition in 1971. These tools provide us with more than enough new information to justify a new edition, and the limitations of some of these tools make all the more obvious the need for an author-based, genre-structured listing like CBEL3. Indeed I argue that such a listing is best consulted, for the majority of users, in print rather than on-line, and that until bibliographers, critics, librarians and computer programmers agree on essential distinctions among terms such as work, edition, manifestation/version and on how relations among these different concepts should be understood and presented, we will face great difficulty in achieving electronic bibliographies that satisfy users or that make best use of the vast amounts of information now so much more readily available.

After reviewing current efforts by editorial theorists, particularly Peter Shillingsburg, and by the International Federation of Library Associations (IFLA) and OCLC to develop terminology and hierarchies for the elements that constitute a literary work, I consider the weaknesses of current catalogues and bibliographies and some of the impediments to their improvement, including a paucity of bibliographical training (at least in English-speaking countries), an unwarranted trust in electronic searches, extremely limited support for such scholarship from grant agencies, and difficulties publishing books for which the market has become extremely small. The potential for great bibliographies is superb, but realizing this potential will require significant collaboration, either under SHARP or a consortium of bibliographical societies, to resolve the significant philosophical issues about the nature of textuality, and reinstatement of basic bibliographical training for graduate students in humanities and library programs as a necessary basis for sound future scholarship in book history.

Résumé

Basé sur mes expériences d’avoir édité une nouvelle édition du Cambridge Bibliography of English Literature, je crois que pour la plupart des usagers la meilleure façon de consulter un tel listage est dans un texte imprimé plutôt qu’en ligne. Jusqu’au temps où les bibliographes, les critiques, les bibliothécaires et les programmeurs sont d’accord sur les distinctions essentielles parmi les termes comme le travail, le savoir, la manifestation/la version et sur la façon de comprendre et présenter les relations entre ces concepts différents nous ferons face à une grande difficulté d’arriver aux bibliographies électroniques qui font plaisir aux usagers ou qui utilisent de la meilleure façon les renseignements copieux qui sont maintenant beaucoup plus facilement disponibles.

Après avoir considéré les efforts actuels faits par les théoriciens de rédaction, surtout Peter Shillingsburg, la Fédération Internationale des Associations des Bibliothèques (IFLA) et OCLC pour développer la terminologie et les hiérarchies pour les éléments qui constituent une oeuvre littéraire, je considère les faiblesses des catalogues actuels et des bibliographies et quelques obstacles à leur amélioration y compris une pénurie de formation bibliographique (au moins dans les pays anglophones), une confiance injustifiée en recherches électroniques, un soutien extrêmement limité pour ce savoir des agences de bourses et les difficultés de publier les livres pour lesquels le marché est devenu très limité. Le potentiel pour les grandes bibliographies est superbe mais il faut beaucoup de collaboration pour réaliser ce potentiel soit sous SHARP ou un consortium de sociétés bibliographiques pour résoudre les questions importantes et philosophiques de la nature du texte et pour rétablir la formation bibliographique fondamentale pour les licenciés en littérature et les programmes de bibliothèque comme base nécessaire pour le savoir valable dans l’histoire du livre à l’avenir.

Dr. Shef Rogers is a Senior Lecturer in English Literature at the University of Otago, Dunedin, New Zealand, and editor of the third edition of the Cambridge Bibliography of English Literature, 1700-1800.

Roux (Daniel)

CNRS, Lyon, France

Savoir et merveilles. La bibliothèque de Demetrio Canevari, médecin gênois entre nouvelles sciences et tradition

Roy (Stéphane)

University of Toronto, Canada

Les intermédiaires culturels dans la circulation de l’image imprimée : l’exemple anglo-français.

L’importance des voyages pour l’Europe des Lumières n’est plus à démontrer, comme en témoigne l’historiographie des quinze dernières années. Pour les aristocrates, les gens de lettres, les peintres et les sculpteurs, l’Italie demeure une terre de prédilection. Pour les graveurs cependant, eux-mêmes grands voyageurs, la pertinence du séjour italien allait progressivement s’effriter au profit d’une nouvelle destination : l’Angleterre. L’émergence de Londres comme nouveau pôle européen de la gravure allait mettre cette capitale en concurrence directe avec Paris, centre historique de cet art en Europe. Cette rivalité, placée sous le signe de l’émulation, allait donner une toute nouvelle impulsion aux relations culturelles anglo-françaises. Présence des estampes nationales de part et d’autre de la Manche, mise en marché d’éditions illustrées bilingues, etc. : grâce à ces témoins matériels, l’historien de l’imprimé peut aisément constater la vitalité de ces points de rencontre culturels. Mais, au-delà d’une simple recension de ces indices, que sait-on vraiment de l’itinéraire emprunté par ces images imprimées? Comment circulent-elles d’un pays à l’autre au XVIIIe siècle? Et surtout, qui sont ceux qui en assurent la diffusion par-delà les frontières?

En prenant appui sur les réseaux de sociabilité interculturelle développés entre Paris et Londres dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, nous aimerions mettre en évidence la part déterminante des intermédiaires culturels dans la diffusion et la circulation des images imprimées en Europe. Dans l’état actuel des recherches, il reste encore à circonscrire la matérialité des réseaux de circulation et à identifier les principaux agents de diffusion, tels les graveurs, marchands et éditeurs d’estampes, libraires. La connaissance de leur rôle est indispensable à une meilleure compréhension de la circulation des biens et des individus – et, à terme, des idées – en Europe.

Titulaire d’un doctorat en histoire de l’art (2002), Stéphane Roy s’intéresse à la production et à la diffusion de la gravure au XVIIIe siècle. Il a publié des études sur l’édition d’imagerie populaire pendant la Révolution et a contribué à l’exposition La Révolution par la gravure (Musée de la Révolution française – Vizille, 2002). Il travaille présentement à un ouvrage intitulé Another Tale of Two Cities : Prints and Printmaking in Eighteenth-Century London and Paris ; il termine deux articles sur le marché de la gravure anglaise à Paris et sur la diffusion de la Mort du général Wolfe en France à la fin du XVIIIe siècle.

Rubin (Joan S.)

University of Rochester

Poetic passages : immigrants, ‘americanization’, and the social uses of verse in the United States, 1890-1950.

While other contributions to this session consider the consequences for stationary readers of the migration of texts, this paper examines the impact of migratory readers on the uses of stationary –but not immutable- texts. Focusing on the period 1890-1950, it explores the appropriation of a literary genre, poetry, in the service of a social end, the adjustment of European immigrants to life in the United States. First, it investigates the efforts of educators to transmit “American ideals” to foreign-born children and adults through exposure to both nineteenth-century schoolroom verse and the “new poetry” of the early twentieth century. Second, it discusses the activities of liberal Americanizers to win immigrants ‘ loyalty by acknowledging their native poetic traditions (encouraging, for instance, the formation of Dante clubs among Italians). Third, on the basis of archival sources, the paper recovers the history of the production, distribution, and reception of a poem explicitly written and circulated to foster ethnic pride in service to national identity, Elias Lieberman’s poem “I an an American”. Fourth, it analyzes how the same texts that supported the Americanization movement in the 1920s were surrounded, in the 1940s, by rhetoric of citizenship – language that inflected certain poems written to challenge literary and moral convention with the civic obligation to create a “common mind”. In that conection, it notes the packaging of the works of such British poets as Kipling, Wordsworth, and Tennyson as part of an American heritage : a development that echoes the cultural transfers between England and the United States that the papers by Hall and Raven will discuss.

Wherever possible, the esay will compare the perspectives of immigrant readers with those of reformers and teachers. It will also contrast the social functions poetry assumed in the hands of Americanizers with the activities of other progressive educators who reconfigured verse as a vehicle for self-expression. This paper is part of a larger project on the sites, practices, and values governing the reading of poetry in the United States between 1880 and 1960. Among its underlying purposes, it aims to 1) demonstrate the various meanings and social uses texts acquire in different cultural settings and to 2) substitute for the conception of literary history as a series of innovative movements an account sensitive to the multiple, overlapping canons readers encounter at any given time.

Dans la mesure du possible, l’essai comparera les perspectives des lecteurs immigrants à ceux des réformateurs et des professeurs. Il montrera les contrastes entre les objectifs sociaux des « Americanizers » et les activités des éducateurs progressistes qui ont modifié la poésie pour en faire l’instrument de l’expression individuelle. Cette intervention s’inscrit dans un projet plus vaste sur les lieux, les pratiques, et les valeurs régissant la lecture de la poésie aux Etats-Unis entre 1880 et 1960. Parmi ses buts fondamentaux, ce projet vise 1) à démontrer les diverses significations et les usages sociaux des textes, et à 2) remplacer la conception de l’histoire littéraire comme une succession des mouvements novateurs, une histoire qui peut recouvrir les canons littéraires multiples que les lecteurs peuvent rencontrer.

Joan Shelley Rubin is Profesor of History at the University of Rochester and co-editor, A History of the Book in America (volume V : 1950-present). Her publications include The Making of Middlebrow Culture (1992) and, most recently, “What is the History of the History of Books ?”, Journal of American History, September 2003. She received a Guggenheim Fellowship in 1997 for her work-in-progress, Poetry in Pratice : American Readers and the Uses of Verse.

Rukavina (Alison)

University of Alberta

The letters of E. A. Petherick 1870-1887 : sketches of the expanding international book trade in the late 19th century

Les correspondances de E. A. Petherick de 1870 à 1887 : un portrait de l'échange de livres international de la dernière partie du 19e siècle.

Abstract

In order to facilitate the exportation of British books in the mid- to late-nineteenth century, Australian booksellers/publishers, such as George Robertson, secured London buying offices and established partnerships with British and other overseas publishing firms. Robertson’s London manager, Edward Petherick, played a central role during the 1870s to late 1880s in promoting trade, not only between British and Australian booksellers and publishers, but also on a larger international scale. Letters to Petherick from publishers indicate the importance of Robertson’s London buying office, not only to Robertson’s business, but also to London publishers who sought to ensure their profits by increasing book sales to foreign markets. For example, Petherick was instrumental in pursuing and establishing a number of business agreements between Robertson and various London firms, including Richard Bentley and Son. In 1875, Petherick negotiated a deal with Bentley that allowed Robertson to inexpensively publish books in the colonies with Bentley’s imprint, and then send unbound sheets of any stock Bentley was interested in selling to England. Also, Petherick’s letters reveal that, in 1878, he travelled to North America and met with publishers in New York, Boston and Toronto regarding the direct exportation and importation of books between North America and Australia.

The image that emerges from Petherick’s letters is a growing colonial book market that became an important centre of an expanding international book trade. Relying on foreign sales to boost their profit margins, British publishers needed local firms like Robertson’s in order to facilitate their entry into foreign markets. Also during this period, Australian publishers/booksellers, such as Robertson, worked with publishers from other countries in order to cement new trade routes and supply channels to meet the demand for books in Australia. This paper will examine Petherick’s letters, from 1870 to 1887, which offer a fragmented yet engaging glimpse of an expanding international book trade between England, Australia, North America and elsewhere. Moreover, Petherick’s correspondence with authors, publishers, and other individuals indicate that his actions were not singular and that many involved in the book trade increasingly saw it as an international business.

Résumé

Les correspondances de E. A. Petherick de 1870-1887: Un portrait de l’échange international de livres de la dernière partie du 19e siècle.

Pour faciliter l’exportation des livres britanniques dans les années 1800, les librairies/éditeurs australiens comme George Robertson par exemple, ont ouvert des bureaux à Londres et ont établi des liasons avec des maisons d’édition en Angleterre et des compagnies d’édition. Le directeur de Robertson situé à Londres, Edward Petherick, a joué un rôle central pendant la période de 1870 à 1880 en promouvant le commerce non seulement entre les librairies et les éditeurs australiens mais aussi sur la scène internationale. Les correspondances adressés à Petherick par les éditeurs nous montrent l’importance du bureau d’achat de Robertson à Londres, non seulement pour sa compagnie mais aussi pour les éditeurs anglais qui cherchaient à assurer leur profits en augmentant la vente des livres sur les marchés étrangers. Par exemple, Petherick était actif dans la poursuite et l’établissement de nombre de contrats entre Robertson et plusieurs compagnies, incluant Richard Bentley & Son. En 1875 Petherick a négocié un arrangement avec Betley qui a donné la permission à Roberston de publier des livres à coût réduit dans le nouveau monde avec l’adresse de Bentley, et d’envoyer des manuscrits non reliés de Bentley pour être vendus en Angleterre. Les lettres de Pethrick nous montrent aussi que dans l’année 1878, il a voyagé en Amérique du Nord et a rencontré des éditeurs à New York, Boston et Toronto pour établir des échanges directs de livres entre l’Amérique du nord et l’Australie.

Alison Rukavina is a PhD Candidate in the English Department at the University of Alberta in Canada. She is currently working on her dissertation, entitled “Circulating Commodities: the influence of George Robertson, Edward Petherick, George Brett and others on the late nineteenth-century international book trade,” which examines the growth of the international book trade in the nineteenth century, and the effect of specific individuals on the expansion of the trade. She currently holds a Canadian Social Science and Humanities Research Council Doctoral Fellowship.