D

Davis (Peggy)

McGill University

De la Révolution américaine à la Révolution française : l’affirmation identitaire de la France des Lumières dans l’iconographie des quatre parties du monde.

La fin du XVIIIe siècle est marquée par la Révolution américaine et la Révolution française, deux événements politiques majeurs incarnant les idéaux du rationalisme des Lumières devant être révélés au reste de l'Univers. La célébration de l’avènement du triomphe des Lumières de part et d’autre de l’Atlantique conjuguée à la glorification des grands hommes disparus pendant cet intervalle (Rousseau, Voltaire, Franklin, Mirabeau) trouvent leur expression visuelle dans l’image imprimée avec le thème des « quatre parties du monde » ou la représentation allégorique de l’Europe, l’Asie, l’Afrique et l’Amérique. À l’aide d'une sélection d’estampes exécutées et publiées au lendemain de la Révolution américaine et à l’aube de la Révolution française (c. 1778-1791) , cette communication entend démontrer comment la France des Lumières définit son identité et affirme sa suprématie à travers l’iconographie des « quatre parties du monde ».

Si d’un point de vue européocentriste l’Europe apparaît comme le centre de l’Univers autour duquel gravite « l’autre », il n’est toutefois pas rare dans les estampes que la France se substitue à l’Europe entière pour incarner l’une des quatre parties du monde. La synecdoque témoigne d’une volonté française d'hégémonie et de domination sur l’Europe et sur le reste du monde. Comment la France des Lumières affirme-t-elle son identité (philosophique, scientifique, politique) en regard des autres parties du monde ? La représentation des quatre parties du monde serait-elle l’allégorie de la transmission du flambeau des Lumières françaises au reste de l’Univers?

Peggy Davis a soutenu en 2003 sa thèse de doctorat Perception et invention du Nouveau Monde. L'américanisme étudié à travers les estampes françaises (1750-1850). Depuis, elle s’intéresse aux notions d’exotisme et de primitivisme appréhendées à travers l’étude des images européennes. Ses recherches en cours portent sur les manifestations de l’américanisme dans l’illustration littéraire et les récits de voyage.

Delcourt (Véronique)

Ecole nationale des chartes, Paris

Les missionnaires catholiques français de Chine et les expériences d'imprimerie au 19e siècle.

Le rôle joué en Chine par les missionnaires catholiques dans la diffusion des techniques d’impression occidentales est souvent méconnu. Mais les archives des sociétés d’apostolat révèlent que de nombreuses imprimeries missionnaires ont été montées au XIXe siècle pour diffuser les milliers d’ouvrages nécessaires à l’évangélisation. Dans les années 1870, presque tous les vicariats possédaient leur atelier d’imprimerie.

Les problèmes rencontrés étaient propres à l’Extrême-Orient : caractères nombreux et complexes, procédés chinois d’impression encore très artisanaux. Cela explique que la copie et la xylographie aient perduré jusqu’à la fin du XIXe siècle ; elles offraient une grande facilité, sinon une grande souplesse, pour reproduire les idéogrammes.

Désireux d’augmenter leurs tirages, les missionnaires ont essayé d’adapter les techniques occidentales. Leurs travaux étaient moins empiriques qu’on ne voudrait le croire : certains ont été formés dès le séminaire à la fonte des caractères ou à la zincographie.

Dès avant les années 1830, c’est-à-dire très précocement, ils se sont servis de la lithographie dans leurs missions. A la même époque, ils ont utilisé les caractères mobiles, de bois ou de métal. Ces résultats étaient assez probants pour que l’Imprimerie nationale ait eu plusieurs fois recours aux prêtres des Missions-Étrangères de Paris pour accroître son stock de poinçons orientaux.

Ces expériences d’impression à l’occidentale ont été menées parallèlement, parfois semble-t-il antérieurement, à celles des missionnaires protestants et des orientalistes occidentaux. Pour la typographie, le succès n’a été que relatif. Il était difficile de confectionner et de ranger des caractères orientaux si nombreux et si complexes. Ce procédé ne s’est réellement imposé qu’à la fin du siècle, quand les protestants ont mis au point des méthodes plus modernes, mais les expériences antérieures avaient frayé la voie. Ainsi, les sources missionnaires démontrent amplement que les prêtres catholiques du XIXe siècle ont été parmi les pionniers dans l’implantation en Chine des techniques occidentales d’impression.

Véronique Delcourt : Diplômée de l’École Nationale des Chartes, après soutenance d’une thèse sur « Livre et mission : l’apostolat par le livre dans l’Extrême-Orient des Missions-Étrangères au XIXe siècle » (2003) ;  agrégée d’histoire (2003) ; professeur d’histoire-géographie au Lycée de Sèvres [92] (2003-2004) ; inscription en thèse universitaire prévue pour l’automne 2004.

Dempster (Stuart)

Joint Information Systems Committee

Round-Table : new scholarship in the world's oldest printed books : research and instructional uses of Early English Books Online and the Early English Books Online-Text Creation Partnership.

Presenters:

Mark Sandler (Moderator) : Collection Development Officer University of Michigan University Library

Mary Sauer-Games : Director of Publishing ProQuest and Chadwyck-Healey

Stuart Dempster : Programme Manager Joint Information Systems Committee

Panel Overview :

This panel will explore the innovative research and pedagogical uses being made of historic corpora such as Early English Books Online, Evans Digital Early American Imprints, Eighteenth Century Collection Online, Making of America, and other large collections of recently converted antiquarian materials. The primary focus of the session will be on the experience of undergraduate and graduate students working with the Early English Books collection, now in its fourth year of availability on many campuses and beginning to take hold as an instructional mainstay for those with a focus on the early modern and renaissance periods. The online collection is really two collections: 1) Early English Books Online (EEBO), offering digital facsimile page images of over 100,000 texts cited in the catalogs of Pollard and Redgrave, Wing, and Thomason; and 2) Early English Books Online—Text Creation Partnership (EEBO-TCP), presenting searchable full-text editions for a subset of approximately 6,000 texts, anticipated to grow to 25,000 texts by 2009. The functionality and corresponding uses of these differing forms of digitally converted texts, along with what we know about the use of the print originals and microfilm copies, provide an interesting comparative framework for analyzing the needs of students for studying corpora of historically significant texts.

The University of Michigan, Oxford University, and ProQuest, have each been serving up aspects of the EEBO corpus, and have several years of data regarding the use of page image and full-text editions. In the aggregate, these data afford interesting insights into the changing nature of text-based exploration of the early modern period. Complemented by anecdotal accounts of the use of the EEBO collection, we believe that are getting an early glimpse of future of textual analysis.

Presentations:

Mary Sauer-Games : Search strategies for accessing EEBO image and text content

Mary can share data about the use of the EEBO collection—both as a collection of book images and as corpus of searchable text. Is it the case that scholars and students are most interested in coming to the collection through known, individual titles—perhaps beginning with the title page and browsing forward, or are they more likely to search terms and jump quickly from title to title in a search for the most relevant snippets of text? Given this unique— albeit preliminary— opportunity for comparing the way this corpus is used, Mary is interested in engaging the SHARP audience in discussion of traditional and future textual study.

Mark Sandler : Democratizing aspects of full-text searchable corpora.

Mark is interested in the transformation of textual study of the early modern period as we move from access to distributed collections of a few hundred books that a scholar might reasonably access in a lifetime, to a universally accessible database of tens of thousands of full-text titles-- and perhaps a two to three billion words—faithfully captured from the original works. One obvious consequence, for good or ill, is that the disciplinary base for the study of the period is likely to expand, as the requirement for textual specialty is diminished. Rather than being limited to intense study by a relative handful of scholars in English, History, and Linguistics, the new modes of access to Early English Books—including ASCII font transcription and word-searchability—non-specialist scholars and students in a broad range of disciplines (Political Science, Sociology, Science, Philosophy, Mathematics, Medicine, Law, Education, Art, Music, etc.) can now penetrate the corpus with relatively little training or investment. While true scholars of the period may view such dilettantism with alarm, the increase in the number and perspectives brought to bear should produce a renewed and rich dialog about all aspects of life in early modern England. Indeed, because of the agreements underlying the creation of these full-text editions, it is anticipated that they will be widely shared beyond the academy, granting still further access to an international audience of independent scholars and amateur historians. (For fuller description of the University of Michigan’s Text Creation partnership, see http://www.lib.umich.edu/eebo.)

Stuart Dempster : Digital corpora as tools for curriculum enrichment: the case of EEBO/EEBO-TCP

Stuart is coordinating the roll-out of EEBO and EEBO TCP across 180 institutions of higher learning throughout the U.K. (England, Scotland and Wales). The JISC, in conjunction with colleagues at the Universities of Michigan and Oxford, is working to develop pedagogical materials that will encourage the incorporation of this database in the undergraduate classroom. This presentation will look at the proposed and actual instructional uses off this collection across different disciplines as well as across different institutional types: research universities, four-year colleges and further education (two-year) institutions. Stuart is aware of reported uses of EEBO in the U.S., and might by summer able to share thoughts about differences in the two countries. In any case, the U.K. roll-out for EEBO is much more planned and coordinated than in North America, and will undoubtedly produce pedagogical models to be applied elsewhere.

De Paiz Hernandez (Isabel)

Scientific Coordinator, Instituto de Historia del Libro y de la Lectura (IHLL), Salamanca, España

The Institute of the History of Books and Reading (Instituto Historia de Libro y de la Lectura) and research into the history of books in Spain : current trends.

The Institute of the History of Books and Reading (IHLL) was created in 2000 at the proposal of the current directors, D. Pedro M. Cátedra García, a professor at the University of Salamanca, and Dª María Luisa López-Vidriero Abelló, director of the ‘Real Biblioteca’. It is a scientifically orientated centre (involved in academic studies and research) which brings together studies of nationally and internationally recognised prestige and which aims to carry out research, teaching and the publication of results associated with the world of books and of reading. It is particularly concerned with the various types of historical, technological, intellectual and social expression of books and of other textual, graphic or artistic media that have appeared, are appearing and presumably will appear in all aspects of the communication processes, but especially their relation to reading and art, or new technology and the digital media: in other words, from the very origins of writing and the way in which it was distributed and received, to the present-day diversity in publishing and in computer technology.

On February 26, 2001, the ‘Fundación Duques de Soria’ and the ‘Fundación Germán Sánchez Riupérez’ signed a joint agreement, which led to the activities of the IHLL becoming part of a permanent programme of both Foundations. This agreement is set to last until February 26, 2006, but this period of time may be extended indefinitely.

El Instituto de Historia del Libro y de la Lectura (IHLL) se crea en el año 2000, a propuesta de D. Pedro M. Cátedra García, catedrático de la Universidad de Salamanca, y de Dª María Luisa López-Vidriero Abelló, Directora de la Real Biblioteca, quienes se ocupan de su dirección. Se trata de un centro de carácter científico (académico y de investigación), que aglutina a estudiosos de reconocido prestigio nacional e internacional y que tiene como finalidad la investigación, la docencia y la publicación de resultados relacionados con el mundo del libro y de la lectura, en especial en lo referente a las distintas manifestaciones históricas, tecnológicas, intelectuales, sociales, etc., del libro y de otros soportes textuales, gráficos o artísticos que se han producido, se producen y presumiblemente se producirán en el proceso de la comunicación en cualquiera de sus facetas, pero especialmente en relación con la lectura, el arte o las nuevas tecnologías y soportes digitales; es decir, desde los orígenes del fenómeno de la escritura y los modos de su difusión y recepción hasta el presente de la diversidad editorial e informática.

El 26 de febrero de 2001 la Fundación Duques de Soria y la Fundación Germán Sánchez Riupérez firmaron un Convenio de Colaboración por el que las actividades del Instituto de Historia del libro y de la Lectura pasan a ser un programa permanente conjunto de ambas Fundaciones hasta el 26 de febrero de 2006, pudiendo ser prorrogado ese plazo indefinidamente.

L’Institut de l’Histoire du Livre et de la Lecture (IHLL) fut crée en 2000, sur proposition des directeurs actuels D. Pedro M. Cátedra García, professeur à L’université de Salamanque et Dª María Luisa López-Vidriero Abelló, directrice de la ‘Real Biblioteca’. Il s’agit d’un centre à caractère scientifique (académique et de recherche) qui rassemble des études au prestige reconnu nationalement et internationalement et qui a pour but la recherche, l’enseignement et la publication de résultats liés au monde du livre et de la lecture. Il s’intéresse spécialement aux différentes manifestations historiques, technologiques, intellectuelles, sociales etc., du livre et d’autres supports textuels, graphiques ou artistiques qui se sont produites, se produisent et vraisemblablement se produiront dans toutes les facettes du processus de communication, mais surtout à leurs relations avec la lecture, l’art ou les nouvelles technologies et les supports digitaux. C’est-à-dire, depuis les origines du phénomène de l’écriture et de ses modes de distribution et de réception, jusqu’à la diversité éditoriale et informatique d’aujourd’hui.

La ‘Fundación Duques de Soria’ et la ‘Fundación Germán Sánchez Riupérez’ ont signé, le 26 février 2001, un accord de collaboration, à la suite duquel les activités de l’Institut de l’Histoire du Livre et de la Lecture deviennent un programme permanent mixte des deux Fondations. Ce programme durera jusqu’au 26 février 2006 et peut être prolongé indéfiniment.

De Pasquale (Andrea)

Bibliothèque nationale et universitaire de Turin, Italie

Les thèses de l'université imprimées à Turin au 18e siècle.

En 1729 le roi Victor Amedée II décréta, dans le cadre de la Constitution de l'Université, que les candidats, provenant de tous les territoires du royaume (Piémont, Nice, Savoie, Sardaigne) et des trois Collège (Théologie, Droit, Médecine-Arts), devaient rédiger et faire imprimer, trois jours après l'extraction des sujets de la discussion de leur thèse, "trois conclusions" qui seraient distribuées aux membres de la commission, pour l'obtention de leur diplôme. Cette décision donna naissance à une production typographique mineure dont il substiste plus de 15000 exemplaires à la Bibliothèque Nationale de Turin ; ceux-ci sont d'un grand intérêt et d'une rareté exceptionnelle, et font actuellement l'objet d'un projet de catalogage informatisé. Ce matériel a conservé ses reliures originales, il est regroupé selon les années et les facultés de provenance dans des volumes aux couvertures en parchemin ou en cuir de formats variables, allant de la feuille volante à l'in-quarto ou in-octavo.

Ces documents présentent des caractéristiques qui les situent à mi-chemin entre le livre et le document d'archives : en effet on y trouve des corrections manuscrites de la date et de l'heure de la soutenance de la thèse, des rectifications des erreurs d'impression sous forme manuscrite ou bien avec l'ajout d'étiquettes imprimées, des postilles et certaines particularités d’impression, comme des espaces vides, destinés à recevoir ultérieurement des informations manuscrites inconnues au moment de l'impression (date, heure, etc. ...). Cette production permet de reconstruire des aspects de la typographie turinoise dans le cadre de l'Université du XVIIIème siècle jusqu'à maintenant peu approfondis : elle témoigne en effet de l'activité de typographes secondaires, souvent inconnus des répertoires traditionnels et des érudits du XIXème siècle, restés dans l'ombre de l'importante production de la Typographie Royale. Ceux-ci vivaient grâce à un marché parallèle qui montre cependant un soin particulier de la réalisation éditoriale des textes. Ces publications ont des éléments décoratifs parfois précieux comme de très nombreuses xylographies réalisées par des maîtres inconnus mais intéressants, qui permettent d'enrichir cette production. Ces xylographies représentent souvent des vignettes, des fleurons, des figures allégoriques avec des devises, mais également les armoiries du souverain régnant ou celles du candidat lui-même. Ce sont ces éléments iconographiques qui permettent de reconstruire un siècle d'activité typographique, en montrant des aspects mal connus de la typographie turinoise du XVIIIème siècle et qui restent encore aujourd'hui à étudier : la localisation de typographies et leur enseignes, l'achat et la réutilisation du matériel des typographies du XVIIème siècle, les changements de propriétaire des ateliers, non seulement de père en fils mais aussi avec des collaborateurs, et les échanges occasionnels de matériel typographique.

Andrea De Pasquale a étudié à la "Scuola Speciale per Archivisti e Bibliotecari" de l'Université La Sapienza à Rome; il est responsable du Département de gestion des collections anciennes de la Bibliothèque Nationale de Turin et du Secteur du catalogage de la Surintendance Régionale du Piémont. Membre de la Structure SBN-Livre ancien de l'Istituto Centrale del Catalogo

Unico du Ministère italien de la Culture, il est le réferant pour le catalogage informatisé du livre ancien pour toutes les bibliothèques piémontaises. Il enseigne également au sein de différents cours de formation pour bibliothécaires et il a écrit de nombreux articles sur le livre et les bibliothèques, en particulier pour ce qui concerne le Piémont. Il a de plus publié deux livres, I fondi storici delle biblioteche (Milan 2001) et Il libro antico in SBN (Milan 2002).

Demont (Marie-Luce)

Centre de la Renaissance, Tours.

Epistemon and the « Bibliothèques virtuelles humanistes » (BVH)

Marie-Luce Demont is Professor of French Renaissance literature and Director of the CESR (UMR CNRS), Centre de la Renaissance, Tours, France.

Despoix (Philippe)

Université de Montréal, Canada

Circulation européenne des gravures du monde inconnu : le cas des relations de Cook.

Symbolisant un nouveau type d’exploration, les relations officielles des trois voyages dirigés par le capitaine James Cook autour du monde, publiées entre 1774 et 1785, contiennent près de deux cents illustrations gravées d’après les dessins des savants et artistes à bord. Ces relations sont immédiatement traduites à l’étranger, en particulier en France et en Allemagne, mais paraissent dans des éditions légèrement différentes de l’original. Les illustrations sont par contre reprises telles quelles d’une édition à l’autre, d’un pays à l’autre. L’intervention analysera à partir des relations de la seconde circumnavigation cette différence de traitement entre le texte et les images imprimées dans le passage des frontières culturelles.

Formé en sciences, philosophie et littérature comparée, Philippe Despoix est présentement professeur agrégé au Département de littérature comparée de l’Université de Montréal, où il assume également la direction du Centre canadien d’études allemandes et européennes. Co-fondateur du réseau européen de recherche Travel, Encounters and Knowledge (1730-1830), il a coordonné trois colloques internationaux en Allemagne entre 1997 et 1999 (Herzog August Bibliothek Wolfenbüttel), dont les actes sont en cours de publication. Auteur d’une quarantaine d’articles et de contributions à divers colloques, il vient récemment d’achever un manuscrit intitulé « L’horloge, l’imprimé et l’indigène. Dispositifs européens de l’exploration à l’âge des Lumières ».

L’archivage numérique des images: nouvelles technologies, nouvelles frontières

La numérisation des textes présente pour les chercheurs d’incontestables avantages. Tout en préservant le document original et en sauvegardant le patrimoine imprimé, l’archivage par la numérisation permet la consultation à distance de certains textes rares et d’accès parfois difficile. Parallèlement, grâce à Internet, les possibilités de mise en réseau repoussent de manière formidable les frontières qui, jusqu’à tout récemment, contraignaient la recherche. Mais si cette convergence technologique a été particulièrement heureuse pour le document écrit, qu’en est-il du document figuré?

Parce qu’elle a longtemps été considérée comme simple document d’appoint par et pour les chercheurs, l’image imprimée n’a que très peu suscité de système d’archivage ou d’outils (base de données, répertoire, etc.) lui étant spécifiquement consacrés. Si quelques projets actuels commencent à pallier cette carence, certaines difficultés ne demeurent pas moins. Au-delà d’un simple (mais indispensable) recensement documentaire, l’archivage numérique des images imprimées parviendra-t-il à respecter la qualité et l’intégrité technique du document iconographique? Est-il même possible d’imaginer un outil de recherche respectueux de la présentation matérielle de l’image et soucieux de son intégrité (positionnement de l’illustration dans un ouvrage, rendu fidèle des techniques, etc.)? Est-ce à dire que nous ayons déjà atteint de nouvelles frontières?

Les chercheurs ici réunis (historiens, historiens d’art et comparatistes intéressés par l’image) feront part de leur expérience (d’usager et/ou de concepteur) et des initiatives scientifiques auxquelles ils sont associés. Les interventions individuelles, d’une durée de quinze minutes, seront suivies par une discussion entre les participants et l’auditoire.

Dick (Archie)

University of Pretoria, Republic of South Africa

To make the people of South Africa proud of their membership of the Great British Empire' : home reading unions in South Africa, 1900-1914.

The area of the regulation of reading and readers is located somewhere between those approaches that emphasize the literary production of reading materials and those that stress readers’ reception of texts. This site of inquiry cannot be neatly confined to narrow disciplinary study and encompasses, among others, library and information, welfare, political, historical, educational and cultural studies.

This paper discusses the regulation of reading by two Home Reading Unions operating simultaneously in South Africa from about 1900 to 1914. It examines, in particular, the ‘border crossing’ by the London-based National Home Reading Union into the colony of South Africa, and the local response. The emphasis falls on cultural, gender and political factors that mediated imperial and colonial views of guided reading during a fluid and uncertain period in South African history. The paper also challenges the view that reading is primarily regulated to sustain and support a particular economic order.

A narrow focus on the needs of capital tends towards abstract and a-historical explanations, with limited applicability. Guiding or regulating reading can be explained more convincingly by the interplay between economic factors and other prevailing circumstances relating to gender, race and culture. In this wider explanation, reading regulation practices may or may not coincide with capitalist aims nor intentionally serve or denounce them. Complementing narrow economic explanations, there are therefore also cultural and historical explanations for the regulation of reading and readers. This paper will demonstrate that an imperialist outlook and a colonial nationalist response adopted by two separate ‘guided reading’ initiatives were neither simple nor sophisticated reflections of early twentieth-century South African capitalism.

The emphasis here falls on divergent applications of the ‘systematic guided reading’ ideal of Home Reading Unions by the Guild of Loyal Women of South Africa, in cooperation with the Victoria League (based in England), and by another competing local women’s initiative. The article traces the social and historical roots of the National Home Reading Union in Victorian England, and its imperialist application by the Guild of Loyal Women to colonial South Africa from the closing stages of the South African War (1899-1902) until the commencement of the First World War in 1914. A local equivalent was the South African Home Reading Union, and contested views of ’guided reading’ for empire building and for nation-building will be identified in the rivalry between these imperial and colonial reading initiatives in early twentieth-century South African history.

Archie Leonard Dick - B.Bibl & Hons. B.Bibl (University of the Western Cape); MLS (University of Washington, Seattle, USA); PhD (University of Cape Town). Archie Dick worked in libraries in the Western Cape Province, and he taught in the Department of Library and Information Science at the University of the Western Cape from 1983-1992, and in the Department of Information Science the University of South Africa (Unisa) from 1993-2003. He was Deputy Dean and Director of School in the Faculty of Humanities and Social Sciences at Unisa from 2000-2003. He joined the Department of Information Science at the University of Pretoria in May 2003. Professor Dick has published over thirty articles and chapters in peer-reviewed journals and books, and his monograph, The Philosophy, Politics and Economics of Information appeared in 2002. He has served on a number of national committees in South Africa dealing with education and information matters.

Douglas (Paul)

Towson University , Maryland USA

Straparola's Nights in English : from the respectable to the risqué.

Giovanni Straparola’s Peaceful Nights (1551/3) is a collection of 75 stories told by a group of men and women on the Venetian island of Murano. Recent interest in Straparola is evidenced by Bottigheimer’s Fairy Godfather (2002) and Zipe’s The Great Fairy Tale Tradition (2001).

Since the original publication of Straparola’s Nights there have been a number of editions in Italian, German, and French. However, the first English edition was not printed until 1894 by the translator and scholar of Italian culture, W.G. Waters, with illustrations by the talented E.R. Hughes.

The somewhat risqué nature of a number of the Straparola stories led to the publication in 1906 of The Most Delectable Nights of Straparola by Charles Carrington, one of the important publishers of erotica in France at the turn of the century. Carrington used the translation and most of the introduction by Waters and had illustrations by Leon Lebuge and Adolph Lambrecht. Ever the self promoter, Carrington included a list of his available titles in a multipage advertisement at the end of the Nights,including such “respectable” classic works as Petronius’ Satyricon and Apuleius’ The Golden Ass, novels from more recent authors such as Anatole France and Oscar Wilde, and books that would appeal to those looking for something more erotic, such as Human Gorillas, a Study of the Ravishment of Women, and The Plague of Lust, Being a History of Venereal Disease in Classical Antiquity.

Carington’s imprint and title page display his typical red diamond outline and lettering and his attempt to give some respectability to his publications by noting that his house was the “Publisher of Artistic, Folklore and Historical Works.” Carrington was both skirting the law and appealing to buyers who wanted to feel that they were reading works with some sociological value. A number of Carrington’s books were attractive limited editions. In some ways Carrington was doing what Sir Richard Burton had done two decades earlier with his attempt to break down Victorian hypocrisy in sexual matters by publishing books such as the Kama Sutra that could be seen as anthropological studies of exotic cultures.

This paper will concentrate on the Waters and Carrington Nights as well as several other works of Carrington that were attempts to blur the distinction between the scholarly and erotic.

Dubansky (Mindell)

Associate Museum Librarian for Preservation Thomas J. Watson Library, The Metropolitan Museum of Art, New York

Alfred Launder, master bookbinder (c. 1867-1952) : an example of the British influence on the evolution of bookbinding and book conservation in the United States in the early 20th century.

In this paper, I will describe the discovery of Alfred Launder's A Textbook for Rebinding Rare Books, Based on a New Technical Principle (1948) and my subsequent research into Launder's life and professional career. The presentation will provide a rare picture of a British bookbinder working in New York, early in the last century. Alfred Launder was a member of a family of bookbinders. He began his career as an apprentice at the Mansell Bindery, in London, where his older brother, William, also worked. In 1874, William immigrated to America to bind books to be presented at the Centennial Exhibition, for Lippincott's of Philadelphia. In 1882, William formed a partnership with James Macdonald, and Alfred emigrated the following year to work at their bindery. In 1900, John Oliver, Superintendent at Bradstreet Bindery, in New York City, invited Alfred to work as a finisher in this small bindery. Correspondence between Alfred Launder and J. P. Morgan's librarian, Belle de Costa Greene, as well as invoices for work done for Morgan, indicate that he worked at The Bradstreet Company from 1899 to 1915 and during that period, he created fine bindings for Morgan, including one for the original manuscript of Thackeray's Vanity Fair. Launder's correspondence with historian E. A. Thompson, indicate that in 1929, Miss Greene assisted him in obtaining a position as a bookbinding specialist at The Metropolitan Museum of Art, where he worked until 1948. Although Launder came to the Museum as a traditionally trained binder, his views on the craft and philosophy of bookbinding were dramatically changed by his experience working with William M. Ivins, Jr., Head of the Print Department, and the large and remarkable collection of early printed books that Ivins had formed. By the time Launder came to the Museum he was sixty-two years old. He had had a notable career as a fine binder and after almost twenty years at the Museum, he had also developed numerous innovative techniques for repairing and preserving rare books, long before the field of book conservation developed. He documented these techniques and theories for posterity in A Textbook for Rebinding Rare Books, Based on a New Technical Principle, which remained unpublished until its recent publication in the Guild of Book Workers Journal.

Mindell Dubansky has been head of the book conservation department at The Metropolitan Museum of Art since 1981. She has a MS degree in Library Science and Library Preservation Administration from Columbia University, trained as a book conservator at the Camberwell School of Art and Craft, in London, and has a BFA from Carnegie-Mellon University. She is a frequent lecturer and writer on subjects relating to the history of the book and is an active member of the book arts community. She serves on the Board of Directors of Hand Papermaking Magazine and is on the Library and Admissions committees of the Grolier Club.

Dular (Anja)

Library of the National Museum of Slovenia

Le commerce des livres en Carniole : les cultures et les idées en contact.

L'histoire du commerce des livres en Slovénie centrale, autrefois nommée la Carniole, peut être divisée en plusieurs périodes. La première période où le rôle de commerçants des livres était exercé seulement par certains relieurs et marchands ambulants dure jusqu'en deuxième partie du 17ème siècle.

Le premier point décisif représente l'année 1678 où Joannes Baptiste Mayr ouvre la filiale de son imprimerie de Salzburg à Ljubljana. Ainsi, la ville obtient ses premières imprimerie et librairie. Dans son catalogue, Mayr présente un choix abondant des livres en vente. Du 17ème siècle jusqu'en première moitié du 18ème siècle, cette imprimerie ést dirigée successivemet par plusieurs familles. C'est en même temps l'entreprise la plus importante en commerce des livres. Ce n'est qu'en dernières décennies du 18ème siècle qu'apparaissent les premiers commerçants des livres qui ne s'occupent d'aucune activité complémentaire. Huit librairies cohabitent à Ljubljana, leurs activités se recouvrant et se complétant en même temps. Dans leur publicité, elles soulignent toutes d'avoir de bonnes relations dans de maintes villes européennes, ce qui représente la garantie pour la livraison immédiate de la presse de toute l'Europe.

En 18ème siècle, la place particulièrement importante parmi les commerçants des livres à Ljubljana appartient à Wilhelm Heinrich Korn. Né en 1754 à Maastricht au Pays Bas aux parents franco-allemands, il vient à Ljubljana après l'Edit de tolérance en 1781. Les premiers documents témoignant de son activité en tant que commerçant des livres en Carniole et en Carinthie datent de 1782.

La diversité de l'offre des livres en Carniole en 17ème et 18ème siècles revêt le fait que les livres étaient destinés à tous les niveaux de lecteurs. L'offre comportait les œuvres des domaines étroitement spécialisés, mais aussi des manuels généraux et même des livres pour les gens du peuple. Dans les catalogues de livres, deux groupes cibles sont particulièrement exposés - les femmes et la jeunesse.

La vente des livres en Carniole en 17ème et 18ème siècles se montre intéressante de plusieurs points de vue. D'un côté, les documents analysés revêtent la diversité des domaines, la communication des librairies de Ljubljana avec celles des centres européens. Cela s'axplique par le fait que les œuvres vendus provenaient de la Scandinavie, de l'Angleterre, de l'Italie, de l'Allemagne et de la France. De l'autre côté, on peut constater que les livres étaient rédigés en langues diverses, dont témoignent, à part des œuvres en allemand, en latin et en slovène, aussi des œuvres en italien, les dictionnaires et les manuels de grec, et à partir de 1678 même des œuvres en français.

Tout cela mène à la conclusion que la diffusion des idées et des hommes et l'appréciation des valeurs étrangères ne représente pas une caractéristique apparue à l'époque des médias électroniques.

Anja Dular dirige la bibliothèque du Musée national de Slovénie. Elle publie des traités sur l'histoire des livres, des bibliothèques et du commerce des livres en Slovénie. Son œuvre le plus important est l'étude sur l'histoire du commerce des livres en Carniole dès son début jusqu'en premières décennies du 19 ème siècle, parue en monogaphie en 2002.

Dupuigrenet Desroussilles (François)

Dean of Enssib, Lyon

Welcome speech, Chair.

L’archivage numérique des images: nouvelles technologies, nouvelles frontières

La numérisation des textes présente pour les chercheurs d’incontestables avantages. Tout en préservant le document original et en sauvegardant le patrimoine imprimé, l’archivage par la numérisation permet la consultation à distance de certains textes rares et d’accès parfois difficile. Parallèlement, grâce à Internet, les possibilités de mise en réseau repoussent de manière formidable les frontières qui, jusqu’à tout récemment, contraignaient la recherche. Mais si cette convergence technologique a été particulièrement heureuse pour le document écrit, qu’en est-il du document figuré?

Parce qu’elle a longtemps été considérée comme simple document d’appoint par et pour les chercheurs, l’image imprimée n’a que très peu suscité de système d’archivage ou d’outils (base de données, répertoire, etc.) lui étant spécifiquement consacrés. Si quelques projets actuels commencent à pallier cette carence, certaines difficultés ne demeurent pas moins. Au-delà d’un simple (mais indispensable) recensement documentaire, l’archivage numérique des images imprimées parviendra-t-il à respecter la qualité et l’intégrité technique du document iconographique? Est-il même possible d’imaginer un outil de recherche respectueux de la présentation matérielle de l’image et soucieux de son intégrité (positionnement de l’illustration dans un ouvrage, rendu fidèle des techniques, etc.)? Est-ce à dire que nous ayons déjà atteint de nouvelles frontières?

Les chercheurs ici réunis (historiens, historiens d’art et comparatistes intéressés par l’image) feront part de leur expérience (d’usager et/ou de concepteur) et des initiatives scientifiques auxquelles ils sont associés. Les interventions individuelles, d’une durée de quinze minutes, seront suivies par une discussion entre les participants et l’auditoire.

Duroselle-Melish (Caroline)

Harvard university

Images of monsters in early scientific literature.

Abstract

As objects of scientific inquiry and philosophical debate, monsters generated a broad interest in learned circles from the sixteenth to the eighteenth century. As a result, they were the subject of a significant number of treatises which often included numerous illustrations. The written discourse on monsters and monstrosity has been closely analyzed in recent studies, e.g. in Park and Darston's Wonders and the Order of Nature. By contrast, this paper will explore the role and nature of visual representations of monsters. In particular, it will pay attention to their changes during this period and their relationship to the written discourse.

During the sixteenth century, illustrations of monsters flourished in learned treatises which were often stylistically similar to picture books. A gradual change occurred around the mid-seventeenth century, when these images shifted from narrative to interpretative. A certain iconography was slowly replaced by a more acceptable one that was an integral part of the scientific argument, or it simply disappeared because images were not seen as so relevant or desirable. These shifts, related to the evolution of scientific images in general, must be placed in the context of a narrower definition of monstrosity that progressively excluded what we would now see as imaginary creatures, and concentrated on visually striking birth defects in humans and animals.

I will examine for this study not only the intellectual context but also how some of the physical aspects of these images changed over time: their esthetic features, layout, reuse in different books, and duplication within the same text. I will also include information about the actors involved in the production of these images, from author to printer. Finally, my representative sample of scientific books will be drawn from the sixteenth to the eighteenth century and range from Paré’s treatise on monsters, first published in 1575, to the late eighteenth-century issues of the Philosophical Transactions of the Royal Society of London.

Résumé

Du XVIe au XVIIIe siècle, les monstres furent des objets de recherche scientifique et de débat philosophique dans les milieux savants et, par suite, furent le sujet de nombreux traités comprenant souvent des images. Le discours écrit sur les monstres et la monstruosité a été récemment analysé en profondeur, entre autres dans l’étude de Katharine Park et Lorraine Darston Wonders and the Order of Nature, 1998. Cette communication se penchera, par contraste, sur le rôle et la nature des images de monstres, les changements qui affectèrent ces représentations visuelles durant cette période et leur relation avec le discours sur la monstruosité.

Le XVIe siècle fut une période de floraison d’illustrations de monstres dans les traités savants prenant alors souvent la forme de livres d’images. Cette situation commença à changer vers le milieu du XVIIe siècle quand ces images passèrent lentement d’une fonction narrative à une fonction interprétative. Une certaine iconographie fut alors soit remplacée par une autre plus acceptable faisant intégralement partie de l’argumentation scientifique soit elle disparut car les images n’étaient plus souhaitables ou nécessaires.

Ces changements, liés a l’évolution générale des images scientifiques, doivent être également placés dans le contexte d’une nouvelle définition plus étroite donnée, à cette époque, à la monstruosité et qui progressivement exclua les créatures aujourd’hui considérées imaginaires pour se concentrer sur les déformations extrêmes chez les nouveaux nés et les animaux.

Dans le cadre de cette étude, j’examinerai non seulement le contexte intellectuel mais aussi l’évolution durant cette période de certains aspects de ces images, tels leurs caractères esthétiques, leur mise en page avec le texte, leur réutilisation dans de multiples ouvrages ou dans le même livre. De plus, j’inclurai toute information trouvée sur les acteurs impliqués dans la production de ces images de l’auteur à l’imprimeur. Enfin, j’analyserai un échantillon représentatif de livres imprimés entre le XVIe au XVIIIe siècle, du traité sur les monstres d’Ambroise Paré, paru pour la première fois en 1575, jusqu’aux derniers numéros du dix-huitième siècle des Philosophical Transactions of the Royal Society of London.

Duvall (Scott H.)

Harold B. Lee Library, Brigham Young University, Provo, Utah

The breadth and depth of research offered by the study of French political pamphlets, 1547-1643 : An Analysis of 2300 pamphlets in the collection at Brigham Young University in Provo, Utah

Ampleur et richesses offertes par l’étude des pamphlets politiques français de 1547-1643 : une analyse de 2 300 pamphlets qui forment une collection qui se trouve à Brigham Young University, à Provo, en Utah.

Abstract

In 1978 Hélène Duccini published an article entitled « Regard sur la littérature pamphlétaire en France au XVIIe siècle ». I this article Duccini suggested several stimuli that prompted comment by the pamphleteers : the monarchy, the nobility, foreign relations, wars of religion, political intrigue, the need for political reform, etc… Thus, as a scholar approaches the study of pamphlets published during these years, he/she will expect to find the following themes : taxation,diplomacy, the court, information concerning the nobility (and specifically certain High profile nobles), royal marriages, Huguenots, the Catholic League, Gallicanism, the Thirty Years War, the Estates General, and the actions of government officials. All these topics can be found in depth in this collection. In addition to the normally expected topics outlined above, a reading of 2300 French pamphlets published between 1547 and 1643 –a collection housed at the Brigham Young University Library- reveals a breadth of many other fascinating topics for research. As Duccini rightly points out : « la littérature pamphlétaire représente une source exceptionnelle pour l’historien ».                There are pamphlets that deal with regulations of all kinds : dress standarts for the bourgeoisie, the state granaries and salt warehouses, marriage, divorce, the hostelries and tavern keepers, the guilds and the rights of workers, firearms, domestic servants, the importation and production of linen cloth, coinage, censorship, printing and booksellers, to list a few. There are pamphlets that treat the judiciary, the officials for the royal forests, the threat of the Turks, the poor, the peasantry, the harvest, the eucharist, and even bigamy; In addition, many of these pamphlets treat predictions of the future, i.e; prophecies and horoscopes defined by the stars, eclipses and comets. Finally, of the 2300 pamphlets, approximately 85 of them are written in verse and there are scores of them that can be classified as satire. Indeed, the use of literay devices of several kinds, i.e. personification, allegory, epistolary literature, fictional characters and conversations can be studied in these pamphlets.

In short, then, I propose to offer a glimpse into the exceptional world of French life as depicted in the pamphlets published in France between 1547 and 1643 and found in our collection here at Brigham Young university, a collection about few scholars heretofore have known.

For puposes of understanding the scope of the collection of French pamphlets at BYU, it can be subdivided in the following manner, roughly according to the years of the reign of the various kings :

1547-1559 (Henri II) : 15

1560-1574 (Charles IX) : 180

1575-1589 (Henri III) : 261

1590-1610 (Henri IV) : 309

1610-1643 (Louis XIII) : 1535

Résumé

En 1978 Hélène Duccini a publié un article intitulé « Regard sur la littérature pamphlétaire en France au XVIIe siècle ». Dans cet article, elle propose plusieurs suggestions qui ont inspiré des commentaires de la part des pamphlétaires : la monarchie, la noblesse, les affaires étrangères, les guerres de religion, les machinations politiques, le besoin de réforme publique, etc…Ainsi les étudiants travaillant sur l’histoire française et faisant des recherches sur ces pamphlets publiés durant ces années trouveront automatiquement les thèmes suivants : les impôts, la diplomatie, la cour du roi, des renseignements relatifs à la noblesse et à certains de ses membres les plus connus, les mariages royaux, les Huguenots, la Ligue, l’Eglise gallicanne, la Guerre de Trente Ans, les Etats Généraux, et les actions des officiers gouvernementaux. Tous ces sujets sont discutés en abondance dans cette collection de pamphlets. En plus des sujets indiqués ci-dessus, la lecture de ces 2300 pamphlets français des années 1547-1643 peut faire découvrir à l’historien des sujets fascinants. Comme Duccini l’a indiqué dans son article : « la littérature pamphlétaire représente une source exceptionnelle pour l’historien ».

Certains pamphlets nous donnent des directives très précises sur certains règlements. Par exemple, pour n’en citer que quelques uns : les règles d’habillement, les greniers de l’état et les entrepôts de sel, le mariage, le divorce, les hôtelleries et les cabaretiers, les corporations, les droits des travailleurs, les armes à feu, les domestiques, l’importation et la production des toiles de lin, la monnaie, la censure, l’imprimerie et la librairie. Certains pamphlets ont comme sujet le système judiciaire, les responsables des forêts royales, la menace des Turcs, les pauvres, les paysans, l’Eucharistie, et même la bigamie. De plus, plusieurs de ces pamphlets traitent des prédictions de l’avenir, par exemple des prophéties et horoscopes détereminées par les étoiles, les éclipses, les comètes. Enfin, de ces 2300 pamphlets, près de 85 sont écrits en vers et plus d’une vingtaine peuvent être qualifiés de satires. L’historien peut ainsi étudier la littérature française à l’époque de ces pamphlets, car ils traitent aussi de la personnification, des allégories, de la littérature épistolaire, des personnages de roman, etc…

En bref, je propose d’offrir un coup d’œil sur la vie française à travers cette collection peu connue des historiens.

La répartition chronologique de ces pamphlets est la suivante :

(Henri II) : 15

1560-1574 (Charles IX) : 180

1575-1589 (Henri III) : 261

1590-1610 (Henri IV) : 309

1610-1643 (Louis XIII) : 1535

Scott H. Duvall : Assistant Director of the Library for Special Collections, Harold B. Lee Library, Brigham Young University, Provo, Utah. I have worked with Special Collections material since 1975 and specifically with the European collections. I have completed and annotated bibliography of approximately 2300 French political pamphlets, published between 1547 and 1643. This annotated bibliography, the extent of which is nearly 500 printed pages, will be accessible on our web site by April 2004.

Scott H. Duvall : Sous-Directeur de la Bibliothèque des Fonds Anciens, Harold B. Lee Library, Brigham Young University, Provo, Utah.Depuis 1975 je travaille sur les collections européennes de la bibliothèque, et j’ai annoté une bibliographie de près de 2300 pamphlets politiques français publiés entre 1547 et 1643. Cette bibliographie, de près de 500 pages, sera disponible sur le site web de la bibliothèque début avril 2004.