L

Lacey (Barbara)

Saint Joseph College, West Hartford, Connecticut

Family reading : picture Bibles / Lectures familiales : les Bibles illustrées.

Abstract

This study is part of a work-in-progress, “From Sacred to Secular : Visual Images in 18th-Century American Publications”, that emphasizes the visual images as primary source materials, analyzing them, pointing to how the image supports or in some cases deconstructs the text, and relates them to the transnational milieux in which they were created.

The chapter on picture Bibles, the basis for the proposed conference paper, identifies and describes the European prints and paintings used as source material by illustrators of American Bibles. Some of the fifty copperplate illustrations in Isaiah Thomas’s quarto edition of the Bible are inscribed by the engraver, Joseph Seymour, as indebted to the work of Rubens, Le Moine, Le Sueur, Metz, Stothard, Harding, Smith, Bloemaert, and Guido Reni. Le Sueur and Le Moine, were among the artists who had developed the classical style in France, and who, in turn, had been influenced by the work of Raphael. Images in this paper are treated as primary sources, yet with the understanding that works of art are ambiguous, and need to be supplemented by printed documents, chronicles, and secondary materials, as well. For Brown’s Self-Interpreting Bible, a subscription list (Philadelphia, 1790), will be compared to that for The New York Magazine (1790) to show the different audiences that purchased these two works.

The proliferation of illustrated Bibles in this period suggests that the privatization of piety was expanding at the same time that separation of church and state had become a national goal. The paper will provide original insight into the social and cultural origins of early America.

Résumé

Cette recherche fait partie d’une étude en cours : “Du sacré au profane : les images dans les publications américaines du 18ème siècle”, qui met en valeur les images comme matériaux de source primaire, les analysant en précisant comment l’image illustre ou parfois « déconstruit » le texte, et établit un rapport avec les milieux transnationaux dans lesquels elles étaient créées.

Le chapitre sur les Bibles illustrées, but de la communication proposée, identifie et décrit les gravures et les peintures européennes qui ont servi de base aux illustrations des Bibles américaines. Le graveur, Joseph Seymour, a inscrit une cinquantaine de gravures sur cuivre dans l’édition in-quarto de la Bible d(Isaiah Thomas selon l ‘œuvre de Rubens, Le Moine, Le Sueur, Metz, Stothard, Harding, Smith, Bloemaert, et Guido Reni. Le Sueur et Le Moine étaient parmi les artistes qui avaient développé le style classique en France et qui, à leur tour, avaient été influencés par les œuvres de Raphaël.

Dans cette communication, on traite les images comme sources primaires, tout en sachant que les œuvres d’art sont ambiguës et doivent être complétées de textes, de chroniques, et de matériaux secondaires. Pour Brown’s Self-Interpreting Bible, une liste d’abonnés (Philadelphie, 1790) sera comparée à celle du New York Magazine (1790) afin de découvrir les lecteurs différents de ces deux ouvrages. La prolifération de Bibles illustrées à cette époque semble indiquer une expansion de la privatisation de la piété au même moment que la séparation de l’Eglise et de l’Etat devenait un objectif national. Cette communication fournira des aperçus inédits sur les origines sociales et culturelles de la jeune Amérique.

Barbara E. Lacey is Professor of History at Saint Joseph College, West Hartford, Connecticut. In 1997, she held an American Antiquarian Society-National Endwment for the Humanities Fellowship. She has published articles on early American social and cultural history in the New England Quarterly, Journal of Social History, and the William and Mary Quarterly. More recently, she edited and wrote the scholarly introduction and notes for The World of Hannah Heaton : The Spiritual Diary of an 18th-Century New England Farm Woman ( DeKalb, Northern Illinois University Press, 2003). In addition, she has presented papers on aspects of a work-in-progress, “From Sacred to Secular : Visual Imagery in the 18th-Century American Publications”, at conferences in England, Ireland, the Netherlands, ans Spain, as well as in Canada and the United States;

Landis (Dennis C.)

John Carter Brown Library, Providence, USA

Images of America from the 18th-century Russian press

Des images de l'Amérique éditées par les presses russes au 18e siècle.

Abstract

The first printing presses in Russia were limited strictly to religious purposes. However, with Peter the Great's founding of St. Petersburg as the westward-looking capital of a country expected to develop rapidly, presses were turned to the implementation of secular educational goals and public information. The first representations of America were adapted, much as information in other fields of knowledge, from the existing body of western European learning. One of the first geographies to be thus translated was Johann Huebner's popular _Kurze Fragen aus der Geographie_, which was first published at Leipzig in 1693. In developing illustrations for this first Russian edition (Moscow, 1719), other European books served as models, but without a full understanding of the models most appropriate. Thus the plate introducing the chapter on America includes an Indian , animals and birds, and a heap of gold ingots, but also a servant in woven cloth sheltering him with an umbrella -- clearly derived from a work on Asia. However, such naivete was soon banished as European scholars were imported to staff the Imperial Academy of Sciences and other institutions, and accumulated western learning was disseminated among the literate. Russian presses would in the next decades be printing new geographical information gathered by the empire's own official explorers to the east, generally in the languages native to those explorers, whether in French, German, or English, but increasingly also in Russian. By the end of the eighteenth century, with trading factories established on the coasts of eastern Asia and northwest America, Russian presses were in a position to generate both factual exploration narratives and ethnological studies on the one hand and on the other, imaginative literature in the tradition of Defoe on the distant American realms.

Résumé

Les premières imprimeries en Russie ne se prêtaient qu'à des fins religieuses. Mais avec la fondation de Saint Pétersbourg—ville s'ouvrant vers l'Occident et capitale d'un pays dont on prevoyait l'essor rapide--les presses ont été tournées au service d'objectifs séculiers tels l'éducation laïque et l'information publique. A l'instar d'autres domaines de connaissance, les premières représentations de l'Amérique consistaient à des adaptations basées sur le fonds préexistant du savoir européen. Une des premières oeuvres géographiques à être ainsi traduites est le titre populaire de Johann Huebner, Kurze Fragen aus der Geographie, dont la parution originale date de 1693, à Leipzig. D'autre livres européens ont servi de modèles pour l'élaboration des illustrations destinées à cette première édition russe (Moscou, 1719), mais il manquait à ce processus d'emprunt une compréhension profonde des modèles les plus aptes. Par conséquent, la planche qui ouvre le chapitre sur l'Amérique représente un Indien, des animaux et des oiseaux, et un amas de lingots d'or, mais aussi un serviteur vêtu d'étoffe tissée et qui abrite ce premier par moyen d'une ombrelle -- image manifestement dérivée d'une oeuvre portant sur l'Asie. Cependant, ce genre de naïveté a vite disparu au fur et à mesure que des savants importés de l'Europe venaient remplir les fonctions de l'Académie impériale des Sciences et d'autres institutions russes, et que le cumul du savoir occidental se disséminait parmi la classe instruite. Dans les décennies à suivre, les presses russes devaient imprimer de nouvelles données géographiques rassemblées par des explorateurs envoyés vers l'est à titre officiel par l'Empire russe; cette production employait en général les langues maternelles de ces explorateurs--que ce soit le français, l'allemand, ou l'anglais--mais avait de plus en plus recours au russe. A la fin du dix-huitième siècle, des comptoirs de commerce étant établis sur la côte est de l'Asie ainsi que sur la côte nord-ouest de l'Amérique, les imprimeries russes étaient en mesure de produire à la fois des récits d'explorations réelles et des études ethnologiques, d'une part, et de l'autre, une littérature imaginative traitant les pays lointains d'Amérique à la manière d'un Defoe.

Dennis C. Landis took an undergraduate minor in Russian and received a Ph.D. in German literature in 1975. After teaching at the University of Connecticut, he served 1977-1997 as editor of the six-volume bibliographical series, _European Americana: A Chronological Guide (1493-1750)_. As curator of books and manuscripts at the John Carter Brown Library, Providence, Rhode Island, he is developing projects to describe the library's early Euro-American manuscripts and its German holdings. His most recent exhibition was "Slavs and the West: 1500-1815" (2003). He has spoken or moderated sessions at the SHARP conferences in Cambridge, Madison, Mainz, and Claremont.

Leberre (Anne)

enssib, Lyon

Claude Bourgelat à Lyon : un homme à multiples facettes.

Claude Bourgelat, lyonnais ayant vécu au XVIIIè siècle, est connu pour avoir fondé les premières écoles vétérinaires : celle de Lyon en 1761 et celle de Maisons-Alfort en 1766, actuellement Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort, la plus ancienne école vétérinaire toujours établie sur son site de fondation.

Passionné par les chevaux, Claude Bourgelat a renouvelé l’approche de l’art équestre en le fondant sur la théorie et l’empirisme et en le comparant à la médecine humaine. Dans ses écrits sur l’hippiatrique il vise une connaissance la plus complète possible du cheval, s’attachant à des opérations précises comme la ferrure sur laquelle il rédige un traité. Pour les écoles vétérinaires qui ont pour objectif de développer les connaissances et le traitement des maladies des « animaux les plus réellement dignes de nos soins », il rédige des cours et un règlement.

En Europe, Bourgelat est reconnu comme le fondateur de la médecine vétérinaire et dès le XVIIIè siècle sa réputation franchit les frontières : correspondant de l’Académie des Sciences, il est membre de l’Académie de Berlin. En tant que savant, il fait donc partie du monde des Lumières. Il participe d’ailleurs à l’aventure de l’Encyclopédie, rédigeant des articles liés au cheval. Il faut souligner son intérêt porté au bien public qui l’amène à rédiger des traités sur la corvée et sur la milice qu’il souhaite voir réformées.

Cependant, après avoir occupé la charge de censeur, Claude Bourgelat est aussi le premier inspecteur de la Librairie de Lyon, nommé par arrêt du conseil d’Etat en janvier 1760, prédécesseur de Dominique de Pulignieu qui lui succède en 1764. Son travail est connu par sa correspondance, notamment celle avec Malesherbes directeur de la Librairie, et par un rapport sur le commerce de la librairie et de l’imprimerie à Lyon, adressé à Antoine Sartine, lieutenant général de police, en 1763. Donnant des informations sur les imprimeurs lyonnais et prenant leur défense contre les colporteurs, les libraires de Paris et les imprimeurs d’Avignon, ce texte fait référence pour l’étude de l’imprimerie provinciale.

La fonction d’inspecteur de la librairie est une délégation des pouvoirs du lieutenant de police, elle prend sa structure officielle au cours du XVIIIè siècle. L’inspecteur doit visiter les caisses et les ballots arrivant dans sa ville, signaler les fraudes et faire respecter les règlements sur l’impression et le commerce des livres. Il peut effectuer des perquisitions chez les imprimeurs et les libraires.

Ce travail qui vise à maintenir une discipline du commerce avant d’opérer une défense idéologique, entraîne Bourgelat dans des situations complexes, révélatrices de l’époque des Lumières. Bien qu’appartenant au monde des Lumières, il se heurte à la nécessité d’accomplir son travail de censeur dont il est responsable devant sa hiérarchie. Ainsi Voltaire demande à d’Alembert « de donner une saccade et un coup d ‘éperon au cheval qui a rué contre la Tolérance », faisant référence à Bourgelat coupable d’avoir saisi ce livre que Voltaire destinait à d’Alembert ! En outre, Bourgelat se doit de faire respecter les règlements sur la librairie, tout en essayant de soutenir le commerce des livres à Lyon, les imprimeurs et libraires lyonnais devant faire face à la concurrence parisienne et étrangère.

Anne Leberre, agrégée d’histoire, prépare un DEA sur Claude Bourgelat, sous la direction de Dominique Varry, dans le cadre du Centre de recherche en histoire du livre de l’Enssib (Lyon).

Lehuu (Isabelle)

Université du Québec à Montréal, Canada

La lecture de récits de voyage à Charleston, Caroline du Sud, au début du 19e siècle

Travel narratives and readers in early 19th- century Charleston, South Carolina.

Résumé

Cette communication propose d’explorer la consommation de récits de voyage chez les usagers de la Charleston Library Society en Caroline du Sud au début du XIXe siècle. Comme le révèlent les registres d’emprunts de cette bibliothèque entre 1811 et 1817, les lecteurs sudistes étaient friands de récits et carnets de voyage en Europe, en Asie et en Afrique, de récits d'expéditions à l'intérieur des États-Unis, ou encore de récits de voyages imaginaires comme celui du prince scythe Anacharsis par l'abbé Barthélémy. Sur les 42 000 emprunts de bibliothèque que nous avons saisis dans une base de données, 3 400 concernaient des livres de voyage. Certes, cette catégorie était bien moins populaire que les romans ou les livres d'histoire. Cependant la lecture de récits de voyage dépassait celle de périodiques et de mélanges, et arrivait loin devant la consommation de livres de religion, de science, de droit et de philosophie. Un examen détaillé des récits de voyage les plus populaires (Edward D. Clarke, Benjamin Silliman, Ann Radcliffe, Mungo Park, James Bruce, John Cam Hobhouse, James Cook, Chateaubriand, Michaux, etc.) couplé à une étude collective des quelques 200 usagers de la bibliothèque permettra de dégager un portrait de groupe des lecteurs de Charleston et d’identifier leur goût du voyage.
Dans la ville portuaire de Charleston au début du XIXe siècle, les lecteurs parcouraient les pages des ouvrages de la bibliothèque sociale à la recherche d'étrangeté et d'exotisme, franchissant frontières et océans pour découvrir l'ancien et le nouveau monde. Pour reprendre la métaphore de Michel de Certeau, “les lecteurs sont des voyageurs; ils circulent sur les terres d'autrui, nomades braconnant à travers les champs qu’ils n’ont pas écrits, ravissant les biens d’Égypte pour en jouir”. Outre ce voyage dans le livre, certains usagers avaient réellement voyagé à l'étranger, soit pour étudier en Angleterre, soit pour faire le Grand Tour, à l'image des romantiques anglais, et rapporter souvenirs, curiosités et objets d'art, voire le récit de leur propre périple.
Lecteurs-voyageurs de l'élite urbaine de Caroline du Sud, les usagers de la Charleston Library Society partageaient la culture livresque des gentilshommes anglais. Même s'ils se situaient à la périphérie de l'Europe et très loin de l’Asie et des îles du Pacifique, leur statut social de planteurs et de marchands dans une société agraire et esclavagiste soulignait une proximité relative avec les narrateurs des récits qu'ils lisaient. Ces transferts culturels suggèrent la permanence des liens entre les clients sudistes et Londres. Toutefois, pendant les années d'embargo et la guerre de 1812, la bibliothèque de Charleston développa sa collection de récits de voyage en achetant des éditions de New York et de Philadelphie, franchissant ainsi le seuil d'une production américaine.

Abstract

This paper proposes to explore the consumption of travel narratives by the members of the Charleston Library Society in early nineteenth-century South Carolina. As the circulation records of the Society show for the years 1811-1817, southern readers were fond of travel narratives in Europe, Asia and Africa as well as expeditions in the interior of the United States and fictitious travelers' tales such as Anacharsis's Travels by Barthelemy. Out of the 42,000 book charges that I entered into a database, 3,400 were for books of voyages and travel. To be sure, this category was far less popular than novels and history books. However, the consumption of travel narratives surpassed that of periodicals and miscellanies, and greatly outnumbered book charges for religion, science, law, and philosophy. A detailed examination of the most popular travel narratives (Edward D. Clarke, Benjamin Silliman, Ann Radcliffe, Mungo Park, James Bruce, John Cam Hobhouse, James Cook, Chateaubriand, Michaux, etc.) will be combined with a collective study of the 200 patrons of the library to portray the Charleston readers and their taste for travel.

Readers in the seaport city of Charleston during the early republic searched the pages of books for foreignness and exoticism, crossing borders to discover the old and the new worlds. To borrow Michel de Certeau’s metaphor, readers were travelers who ventured on foreign lands, poaching in the fields of others for their own pleasure. But beside this journey within the book, a few library users had also traveled abroad, either as students in England or as visitors on the Grand Tour, just like the romantic gentlemen travelers of England. They returned to South Carolina with souvenirs, curiosities, and art, sometimes even with tales of their own journey.
The readers-travelers who used the Charleston Library Society belonged to the South Carolina urban elite and shared the book culture of the English gentry. Even though they were at the periphery of Europe, and distant from Asia and the Pacific islands, their social status as planters and merchants in an agrarian and slave society placed them in relative proximity to the narrators of the stories they were reading. Those cultural transfers thus underscore the strong connection between the southern customers and London. And yet, during the embargo and the War of 1812, the Charleston Library Society purchased New York and Philadelphia editions of travel books, thus crossing the threshold of a national production.

Citoyenne française et résidente canadienne, Isabelle Lehuu est professeure d'histoire à l'Université du Québec à Montréal. Elle a obtenu une maîtrise d'histoire à l'université Paris I, un DEA à l'EHESS et un Ph.D. en histoire à Cornell University. Spécialiste de l'histoire du livre et de l'histoire culturelle des États-Unis au XIXe siècle, elle a publié Carnival on the Page: Popular Print Media in Antebellum America (Chapel Hill, University of North Carolina, 2000) et dirige un collectif en histoire des femmes aux États-Unis à paraître aux Éditions du Remue-Ménage à Montréal. Ses travaux en cours portent sur la lecture et l'écriture dans le Sud esclavagiste, 1790-1865.

Lindenbaum (Peter)

Indiana University, Bloomington, Indiana

How and where a network works : the role of the bookseller in Restoration England.

England in the Restoration period (1660-89) was a sharply divided nation, politically and religiously. The conflict between those promoting the conservative reaction after the Puritan Revolution of 1640-60 and the new Whig opposition to that conservative backlash culminated in yet another revolution (that of 1688) and a religious settlement that left a substantial minority of the population permanently outside the state-sponsored Church of England. Bookshops, quite understandably, both reflected and contributed to the social and religious fragmentation as well as to the sense of cohesiveness within specific groups amidst that fragmentation.

The London book trade of the late seventeenth century was made up of a large number of relatively small bookshops and publishing firms, many of them targeting a very specific and narrowly defined clientele. This paper will examine in detail the practices and careers of two of the booksellers of religious works of the period, the relatively unknown Brabazon Aylmer and the major trade presence Thomas Parkhurst, who, to judge from their lists of publications and what we happen to know about them, seem to share moderate Non-Conformist religious views. Close examination of their respective lists suggests, however, meaningful differences between them, enough to determine that they were appealing to slightly different groups of readers and thus to explain why Parkhurst flourished in the trade and why Aylmer ultimately failed. Such an examination reveals as well how a bookshop could and would serve as a gathering place, akin to a coffee house or political club, where customers and authors might congregate and find not only the latest books that suited their taste but other customers of similar views. In such conditions, the distinctions between author, reader, and publisher (or distributor of texts) begin to blur: authors are writing for such a specific clientele that the clientele can be said to be dictating what texts are written (or at least accepted for publication by given booksellers). There are indeed some (what we might call) strong booksellers in this period (for instance, Jacob Tonson, Awnsham Churchill, and even Parkhurst) who sought to create new markets and leave their imprint upon them; other less forceful or successful sorts (like Brabazon Aylmer and numerous others) are best viewed as part of a network, not so much as imposing their own entrepreneurial personality on the market as simply acting as mediator between clientele and author. What such less enterprising figures are doing though is helping to forge a genuine sense of community within the small groups that constitute this sharply divided nation.

PETER LINDENBAUM is Professor of English at Indiana University. He is author of Changing Landscapes: Anti-Pastoral Sentiment in the English Renaissance (Athens, Ga., 1986), has published a series of articles now (in The Library [twice], Huntington Library Quarterly, Publishing History, and chapters in various volumes) on publishers and publishing in mid- to late seventeenth-century England, and is finishing off a book on John Milton's place in the history of authorship.

Lindquist (Eric N.)

University of Maryland

The King's College at Chelsea and the Reformation battle of the books.

Abstract

This paper will examine the seventeenth-century College at Chelsea in England, an experiment in book production that has received little scholarly attention. The college, as one contemporary put it, was meant to be “a spirituall garrison, with a magazine of all books for that purpose; where learned divines should study and write in maintenance of all controversies against the papists.” The prime mover behind the college was Matthew Sutcliffe (1550?-1629), dean of Exeter and author of many anti-Catholic books and tracts. He received substantial support from King James I, who in May 1610 incorporated the college and endowed it with land. The founders were concerned about what seemed to be a flood of Catholic books from abroad that threatened to undermine Protestantism, especially since they seemed to be going uncountered. Catholic writers, they contended, were supported “in Colleges abroad, for this very Purpose, to asperse this excellent Church, and to draw away the members of it.” The College at Chelsea would support a group of Protestant divines who would also write full time and engage Catholic polemicists as equals. They would be well furnished with books and even a printing press to help disseminate their writings. Sutcliffe was appointed the first provost of the college, along with nearly twenty fellows representing a wide range of Protestant belief, most of whom had published anti-Catholic polemics. However, despite promising beginnings, the college never really flourished, and it became defunct during the mid-century troubles.

Despite the ultimate failure of the King’s College at Chelsea, its establishment is a significant episode in what Peter Burke has called “the social history of knowledge” as well as in the history of confessional strife, and the part in that strife played by print, in early modern Europe. “The institutional context of knowledge,” Burke writes, “is an essential part of its history.” The College at Chelsea was a new kind of foundation in England, different from the colleges of Oxford and Cambridge. It was established where it was, rather than in one of the existing universities, because Chelsea “was thought most fit… to consult with men of best experience, to obtain Intelligence from forrain parts, to print Books, & to disperse them.” The motives for the college’s founding confirm the findings of Alexandra Walsham and other recent scholars that Catholicism was far from hostile to print, as was once thought; the college’s founders acted because “the enemies of the Gospell have ever beene forward to write and publish bookes”—because Catholics were taking greater advantage of print than Protestants were. The establishment of the College of Chelsea in the early seventeenth century shows, a century after Luther wrote, a divided Europe still engaged in a fierce Battle of the Books.

Eric. N. Lindquist is a librarian at the University of Maryland and an adjunct professor at the university’s College of Information Studies. He has a Ph.D. in history, specializing in early modern Britain, and has also taught in the University of Maryland’s history department. His articles on early Stuart history have appeared in the English Historical Review, the Historical Journal, the Journal of Modern History, and elsewhere. In the area of book history, he is working on studies of a gentry family and its reading and King James I as writer and controversialist.

Abstract

Within the field of book studies, Elizabeth L. Eisenstein’s The Printing Press as an Agent of Change (Cambridge University Press, 1979) stands as an undisputed foundational text, helping to set a significant and wide-ranging scholarly agenda. It has crossed disciplinary, geographical, and temporal borders as scholars from around the world have applied and reworked Eisenstein’s model to investigate the role of print in cultural transformations that have occurred outside the work’s original focus on print in early modern Europe. Yet from the outset it was a book that inspired debate and provoked controversy. (Most recently, Adrian Johns’s The Nature of the Book [1998] and David McKitterick’s Print, Manuscript, and the Search for Order, 1450-1830 [2003] have challenged fundamental aspects of her work.) Such debates point to the continuing vitality and impact of Eisenstein’s arguments. To mark the twenty-fifth anniversary of its publication, this session will examine the influence of the work, its current status within the interdisciplinary realm of book studies, the ongoing debates it has and continues to generate, and its potential future contributions to the field. The three organizers will open the session with brief presentations addressing the following topics:

– the role of Eisenstein’s pioneering study in the formation and development of print culture studies;

– the usefulness of her work both for understanding cultures of print beyond the geographic and temporal boundaries of early modern Europe;

– the applicability of Eisenstein’s work for interpreting the electronic culture of our own technologically revolutionary moment.

The organizers’ collaborative research in the reception of and current applications of Eisenstein’s work for a forthcoming collection of essays will inform their presentations.

These presentations, in turn, will set the stage for a general discussion of Eisenstein’s work at its quarter-century mark. Given the sustained interest in the issues raised by The Printing Press as an Agent of Change, we anticipate a lively exchange among audience members. Our ultimate goal for this session is to chart the paths pursued, redirected, and unexplored by this seminal work and its readers.

Sabrina A. Baron, Eric N. Lindquist, and Eleanor F. Shevlin are cofounders of the Washington Area Group for Print Culture Studies, a monthly forum that meets at the Library of Congress, and coeditors of the forthcoming Agent of Change: Twenty-five Years of Print Culture Studies (2005).

Eric. N. Lindquist is a librarian at the University of Maryland and an adjunct professor at the university’s College of Information Studies. He has a Ph.D. in history, specializing in early modern Britain, and has also taught in the University of Maryland’s history department. His articles on early Stuart history have appeared in the English Historical Review, the History Journal, the Journal of Modern History, and elsewhere. In the area of book history, he is working on studies of a gentry family and its reading and King James I as writer and controversialist.

Loach (Judi)

Private study and ordered dialogue : circles of reading and writing, rereading and rewriting.

Abstract

Claude-François Menestrier's course "L'Idée de l'estude d'un honneste homme" (c. 1658-63) is unique in surviving in four separate variant manuscripts, two in the form of neat copies for teacher's use and two students' cours dictés. It is also the first humanities course to be identified as being delivered to a Marian congregation of artisans. By examining it alongside later unpublished works by its author - notably a commonplace book and a heavily annotated collection of pamphlets - one learns much about how the transmission of words usually invisible to researchers - oral, manuscript and printed - contributed to final publications.

The course itself, besides indicating how adults used dictated courses in conjunction with reading and other study techniques, reveals what skills in private and communal reading were expected of artisans in early modern provincial France. The two versions of the course (c. 1659 and 1663) recorded by the manuscripts show how the author revised his text in response to student feedback.

The course contains half a dozen treatises which subsequently, when developed as publications, would secure their author's reputation internationally and for posterity. By examining these together with his later related manuscripts one can understand how authors in early modern France developed texts for publication through a circular process including silently reading (others' works) and writing, rereading (their own works) and rewriting, but also reading aloud - teaching through dictation and reading amongst friends - and learning (from student response).

The conclusions from this case study indicate how often invisible processes of reading - alone or aloud - and writing - for self or others - fed into a rich circle of procedures essential to the development of published texts which surviving in isolation today.

Résumé

Le cours "L'Idée de l'estude d'un honneste homme" (c. 1658-63) de Claude-François Menestrier, S.J., est unique, grâce à son existence en quatre manuscrits variants, dont deux sont des copies en écriture nette, à l'usage des professeurs qui enseignaient ce cours, tandis que deux sont des cours dictés des étudiants. Il est aussi bien le premier cours en lettres destiné à une congrégation Mariale des artisans qui s'est identifié comme telle. Par son analyse, ensemble avec celle des ouvrages inédits et plus tardifs du même auteur - notamment un cahier de remarques et une collection de feuillets fortement annotés - on apprend beaucoup concernant la transmission des paroles qui d'habitude restent invisibles aux chercheurs - paroles orales, manuscrites et imprimées - et comment celles-ci ont contribuées aux éditions finales.

Le cours même, outre d'indiquer comment les adultes utilisaient les cours dictés concurremment avec le lecture et d'autres processus d'étude, révèle les techniques et niveau de compétence attendus des artisans, en lecture privée et communale (c'est à dire, en groupes), dans la France provinciale au dix-septième siècle. Les deux versions du cours enregistrées par ces manuscrits (datant de c. 1659 et de 1663) démontrent comment l'auteur révisait son texte en réponse aux réactions de ses étudiants et d'autres.

Le cours contient une demi-douzaine de traités qui par la suite, dans leurs réalisations éditées, gagnerait une réputation internationale et historique pour leur auteur. En analysant ensemble les manuscrits du cours, des manuscrits plus tardifs et les traités édités on arrive à comprendre comment des auteurs français du dix-septième siècle développaient leurs textes jusqu'à l'édition par un processus circulaire (ou plutôt hélical) qui comprenait la lecture silencieuse (des ouvrages d'autres) et l'écriture, la relecture (de leurs propres ouvrages) et la récriture, mais aussi bien la lecture à haute voix - les cours dictés et les cercles de lecture entre amis - et la réflexion sur ses propres travaux (suite aux réactions des étudiants).

Les conclusions de ce cas d'étude montre comment les processus invisibles de lecture - de l'individu, seul, en silence, ou à haute voix, en face d'autres - et l'écriture - soit pour soi-même, soit pour d'autres - nourrissait un cercle enrichi de processus essentiels à la mise au point des textes édités, qui ne subsistent à nos jours qu'en isolation, separés maintenant de ce riche contexte intellectuel qui les entouraient au moment de leur conception.

Judi Loach: D.E.A., PhD, F.R.Hist.Soc. After training in architecture at the Architectural Association, London, Judi Loach received her D.E.A. (Lettres) from Université de Lyon II (1982) with a dissertation on C17th French literature under Georges Couton and Jean Jéhasse. Her PhD in architectural history from Cambridge (1987), partly supervised by Prof. Margaret McGowan, examined the physical reconstruction of C17th Lyons, in which the Jesuit Claude-François Menestrier played a leading role, through integrating comparative literature and archival historic research. She continued this research as Research Fellow at Cambridge University before full-time academic appointments at Oxford and Cardiff. Judi Loach has published around forty articles in the academic press, including a critical edition of work by Martin Buber, and is editor of a long-established international academic journal Architectural History. Research awards have included those from Arts and Humanities Research Board and the Stirling Maxwell Research Fellowship at Glasgow University. She is currently Reader at Cardiff University, Professorial Research Fellow at the Jesuit Institute, Boston College, U.S.A..  Judi Loach is currently completing the critical edition of Menestrier's Idée de l'estude d'un honneste homme for publication by Droz (Geneva) by the tercentenary of Menestrier's death in 2005, for which colloquia and exhibitions are being organised by the Rhone-Alpes region, and for whose planning she is a consultant.

Judi Loach : D.E.A., PhD, F.R.Hist.Soc. Après une formation en architecture à l'Architectural Association, Londres, Judi Loach reçut son D.E.A. (Lettres) de l'Université de Lyon II (1982), avec une mémoire en domaine de la littérature française du XVIIe siècle (patrons: Georges Couton and Jean Jéhasse). Son doctorat (PhD) en histoire de l'architecture, à l'Université de Cambridge (1987), dirigé en partie par Prof. Margaret McGowan, analysa la réconstruction matérielle de la ville de Lyon au XVIIe siècle, dont le Jésuite Claude-François Menestrier fut un des principaux acteurs, par une synthèse des techniques prises de la littérature comparée et des recherches archivales en histoire. Nommée Research Fellow à l'Université de Cambridge, elle poursuivait ces recherches avant d'accepter des postes universitaires à la polytechnique d'Oxford, puis à l'Université du Pays de Galles, Cardiff. Judi Loach édita environ quarante articles dans la presse académique, y compris l'édition critique d'un ouvrage de Martin Buber, et elle est rédactrice en chef de la revue académique internationale, Architectural History. Elle gagna des bourses de recherche de part de l'Arts and Humanities Research Board (Royaume Uni) et de Boston College (Etats Unis), entr'autres. Ancien Stirling Maxwell Research Fellow à la Bibliothèque Universitaire de l'Université de Glasgow, elle est actuellement Professorial Research Fellow (en Théologie) au Jesuit Institute, Boston College, Etats Unis, et Reader (en Histoire de l'Architecture) à Cardiff University. Judi Loach achève actuellement une édition critique de L'Idée de l'estude d'un honneste homme du jésuite Claude-François Menestrier, qui sera éditée par Droz (Génève) avant le tricentenaire de la mort de Menestrier (2005), pour laquelle des colloques et des expositions seront organisés dans la région Rhône-Alpes, dont elle est conseiller de leur conception.