Papier et filigranes comme indices bibliographiques (2015)
Ce cours offre une introduction générale aux techniques de la fabrication artisanale du papier et à son emploi comme indices bibliographiques dans l’étude des manuscrits et des livres imprimés. Il débute par l’analyse du contexte historique de l’introduction du papier au Moyen Âge et la transformation de la technique en Italie, engendrée par la rencontre avec l’industrie autochtone de la laine. Il se poursuit jusqu’à l’arrivée de la mécanisation du procédé et la mise au point de la machine à papier de type Fourdrinier au XIXe siècle. Le cours accordera une grande attention aux premières descriptions et illustrations en langue française, en particulier L’Art de faire le papier par Lalande (1761) et l’entrée « Papeterie » dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert (1765), afin d’expliquer l’organisation des moulins à papier et le travail effectué à la cuve.
Une partie du cours sera consacrée à une analyse détaillée des mesures et proportions des feuilles (en particulier celles qui figurent sur la pierre de Bologne, vers 1389), aux formats, à la construction d’une forme, à la fonction des formes « jumelles », et aux figures et aux typologies du filigrane. Le cours étudiera les sources standards et expliquera comment interpréter Briquet, Piccard et d’autres répertoires dans l’identification et classification des filigranes. Plusieurs sessions auront lieu aux Archives municipales de Lyon pour étudier le papier médiéval et retourner aux sources de Briquet. Des sessions pratiques seront consacrées à l’examen de feuilles de papier, pour la plupart du XVIIIe siècle, afin de distinguer le côté toile du côté feutre, et d’identifier les marques et les contremarques et de reconnaître les filigranes « jumelles ». On abordera aussi les méthodes employées pour décrire et reproduire les filigranes : le calque, le frottage, la bêtagraphie, l’imagerie numérique.
Des explications seront fournies sur la manière dont les informations obtenues par l’étude du papier peuvent aider à identifier les substitutions et les modifications dans les manuscrits et les livres imprimés. Nous évoquerons également quelques cas où l’examen du papier a permis de résoudre une énigme bibliographique.
Le cours sera donné en anglais, mais une connaissance de la langue française sera utile.
Neil Harris est professeur de bibliologie et directeur du département de l’histoire et de la conservation des biens culturels (Dipartimento di Storia e Tutela dei Beni Culturali) à l’Université d’Udine en Italie. Après des études d’anglais à l’Université d’Oxford, il obtient un doctorat de littérature comparée à Leicester, puis poursuit un Perfezionamento à la Scuola normale superiore de Pise qui s’avéra le point de départ d’une longue passion pour la bibliographie. Auteur d’une Bibliografia dell’Orlando Innamorato et d’études approfondies de l’Hypnerotomachia Poliphili d’Alde, Neil Harris s’efforce actuellement d’élucider les nombreux artifices employés par les imprimeurs du seizième siècle pour l’impression de textes poétiques. Il a également participé à de multiples projets de catalogage des imprimés se trouvant dans les bibliothèques italiennes et notamment celle de San Gimignano (2007). Il privilégie l’approche du papier en tant qu’indices bibliographiques, en examinant notamment de multiples exemplaires de la même édition.Monday, 22 June 2015
Morning (enssib): Introduction to the history of paper-making and its passage from East to West. Technological innovation in the Middle Ages.
Afternoon (enssib) : The paper-making process in images. The descriptions of the paper-making process in Lalande (1761) and in the Encyclopédie (1765). Examination of a collection of sheets of Eighteenth-century paper and watermark recognition.
Tuesday, 23 June 2015
Morning (enssib): Sheet-sizes, formats, and watermarks in Medieval and Renaissance paper. Repertories of watermarks and the figure of Briquet. Twin watermarks in the Medieval archive at Udine and Briquet’s Les filigranes.
Afternoon (Archives Municipales) : Examination of the watermarks in Medieval documents and their identification in Briquet. Recognising twin watermarks.
Wednesday, 24 June 2015
Morning (enssib): Progress in papermaking. Wove paper and the Baskerville Virgil (1757). The Fourdrinier papermaking machine.
Afternoon (Archives Municipales): Continuation of the examination of the watermarks in Medieval documents and their identification in Briquet.
Thursday, 25 June 2015
Morning (enssib): Bibliographical problems and solutions provided through paper evidence. The rule of runs and remnants. Recognising half or quarter sheet cancellantia.
Afternoon (Bibliothèque Municipale de Lyon): Examination of formats and sheet-sizes in the incunabula of the Bibliothèque Municipale. Evidence for the use of a one-pull or two-pull press.
Short but sweet, start with the chapter ‘La question préalable: l'apparition du papier en Europe’, in the famous L’Apparition du livre by Lucien Febvre and Henri-Jean Martin, Paris, Albin Michel, 1958, pp. 25-51 (new paperback edition: 1971, with a further issue in 1999, which reprints the 1971 setting with the addition of a ‘Postface’ by Frédéric Barbier).
Even better, and with lots of pictures, if you can find it, is Dard Hunter, Papermaking. The History and Technique of an Ancient Craft, New York, Knopf, 1943; 2nd edition, revised and enlarged, London, Pleiades Books, 1947 (and reprints).
Otherwise thumb through Alexander Monro, The Paper Trail: An Unexpected History of the World's Greatest Invention, London, Allen Lane, 2014.
Extremely good for its balanced and well-informed view of everything to do with paper is John Bidwell, ‘The Study of Paper as Evidence, Artefact and Commodity’, in The Book Encompassed. Studies in Twentieth-century Bibliography, edited by Peter Davison, Cambridge, Cambridge University Press, 1992, pp. 69-82 (available on line).
For those able and willing to cope with German, somewhat aged, but still fundamental is Karl Theodor Weiß, Handbuch der Wasserzeichenkunde, bearbeitet und herausgegeben von Wisso Weiß, Leipzig, Fachbuchverlag, 1962 (reprinted by Sauer, 1983).
Again in German, albeit also now in Italian, with a splendid introduction by Ezio Ornato, is a carefully expounded and extensively documented overview of the history of papermaking by Peter F. Tschudin, Grundzüge der Papiergeschichte, Stuttgart, Hiersemann, 2002.
On the basic process of paper-making at the vat, the most helpful and concise introduction in English remains that by Philip Gaskell, A New Introduction to Bibliography, Oxford, Clarendon Press, 1972 (and numerous reprints), pp. 57-66. Those looking for something more arduous can try Conor Fahy, ‘Paper Making in Seventeenth-century Genoa: The Account of Giovanni Domenico Peri (1651)’, Studies in Bibliography, vol. 56 (2003-2004), pp. 243-259.
On watermarks, there is only one word to say: Briquet.
Three websites also provide useful starting points.
The The International Association of Paper Historians provides many useful links, as well as people to talk to.
The Bernstein ‘Memory of Papers’ Consortium is complicated and unfriendly for novice users. If you persist, however, it has a lot of information.
My personal favourite in friendliness terms, also for the wonderful links to videos of papermaking in Youtube is “Paper through time” website at the University of Iowa.
A final word, the text of the introduction to this course presently on the IHL website was put online in 2010, and is being revised. Hopefully the new version will be available soon.