Papiers et filigranes comme évidence bibliographique
Ce cours offre une introduction générale aux techniques de la fabrication artisanale du papier et à son emploi comme indices bibliographiques dans l’étude des manuscrits et des livres imprimés. Il débute par l’analyse du contexte historique de l’introduction du papier au Moyen Âge et la transformation de la technique en Italie, engendrée par la rencontre avec l’industrie de la laine. Il se poursuit jusqu’à l’arrivée de la mécanisation du procédé et la mise au point de la machine à papier de type Fourdrinier au XIXe siècle.
Le cours accordera une grande attention aux premières descriptions et illustrations en langue française, en particulier L’art de faire le papier par Lalande (1761) et l’entrée « Papeterie » dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert (1765), afin d’expliquer l’organisation des moulins à papier et le travail effectué à la cuve. Une partie du cours sera consacrée à une analyse détaillée des mesures et proportions des feuilles (en particulier celles qui figurent sur la pierre de Bologne, vers 1389), aux formats, à la construction d’une forme, à la fonction des formes « jumelles », et aux figures et des typologies du filigrane. Le cours étudiera les sources standards et expliquera comment interpréter Briquet, Piccard et d’autres répertoires dans l’identification et classification des filigranes. Plusieurs sessions auront lieu aux Archives municipales de Lyon, pour étudier le papier médiéval et retourner aux sources de Briquet.
Des sessions pratiques seront consacrées à l’examen de feuilles de papier, pour la plupart du XVIIIe siècle, afin de distinguer le côté toile du côté feutre, et d’identifier les marques et les contremarques et de reconnaître les filigranes « jumelles ». On abordera aussi les méthodes employées pour décrire et reproduire les filigranes : le calque, le frottage, la bêtagraphie, l’imagerie numérique.
Des explications seront fournies sur la manière dont les informations obtenues par l’étude du papier peuvent aider à identifier les substitutions et les modifications dans les manuscrits et les livres imprimés. Nous évoquerons également quelques cas où l’examen du papier a permis de résoudre une énigme bibliographique.
En revanche, le cours n’abordera pas la conservation ou la restauration du papier.
Le cours sera donné en langue anglaise, mais une connaissance de la langue française sera utile.