- fils de Pierre-Vincent Carbonnier, né à Tours, horloger à Paris, mort en 1749 ; secrétaire des commandements de la duchesse de Longeville, il s'introduit par ce biais dans le grand monde sans abandonner son négoce. La vente aux enchères de ses biens après décès, en 1766, rapporta 25000 francs. Son portrait par Nonotte fut exposé au Salon de 1753. - Destiné à la même profession que son père, il est envoyé en apprentissage en Suisse. Rremarqué par le résident de France à Genève, M. de la Closure, il est engagé comme secrétaire par celui-ci. Il obtient grâce à M. de la Closure la fourniture du sel pour le canton de Valais, charge qui lui procure un enrichissement rapide. Il s'intègre alors dans la société genevoise. Il intrigue en vain pour se faire nommer résident de France; Après cet échec, il se retire en 1739 des affaires et retourne vivre à Paris tout en revenant dans sa maison de campagne à Montbrillant aux alentours de Genève. - Présenté à Voltaire à Ferney, il se lie assez tôt avec Jean-Jacques Rousseau qui, dans ses "Confessions", trâce de lui un portrait flatteur. Par lui, et peut-être grâce à son père, il entre plus tard dans la société de Madame d'Epinay, des Dupin, il rencontre Grimm, Diderot, et fréquente La Chevrette. - Gauffecourt avait monté à Montbrillant une imprimerie. Le premier livre sorti de ses presses fut "Réflexions sur les sentiments agréables et sur les plaintes attachés à la vertu", de Jean-Louis Levesque de Pouilly, ouvrage de 88 p. tiré à 21 exemplaires. Réédition de "Théorie des sentiments agréables ou l'établissement des principes de la morale, Bruxelles, 1736, du même auteur. En 1757, victime d'une légère attaque d'apoplexie, Gauffecourt quitte Paris et vient loger chez Madame d'Epinay à Genève, où il transporte son matériel d'imprimerie. Il enseigne alors à Madame d'Epinay la typographie, et celle-ci imprime deux plaquettes : "Lettres à mon fils" et "Mes moments heureux", datées de 1759 et tirées à très peu d'exemplaires; Gauffecourt quitte genève pour s'installer dans les environs de Lyon au lieu-dit La Motte, où il commence à brocher et relier des livres sous la direction du relieur lyonnais Prudhomme, et réalise quelques cartonnages en plein papier bleu. "Traité de la reliure des livres, de Gauffecourt, imprimé par lui-même, sans doute en 1736, et tiré à 25 exemplaires (ouvrage fort médiocre selon le "Dictionnaire de biographie française" de Balleau, Barroux et Prévost. - Rousseau vante ses qualités de coeur et d'esprit mais cette estime n'est apparamment pas générale. On le traite selon le DBF (op. cit.) de "petit homme bas sur pattes, déjà murissant, qui joue les jouvenceaux, court les bonnes fortunes"; on l'appelle "Bon Papa" ou "Le Basset"; Rousseau l'accuse d'avoir tenté de séduire Thérèse Levasseur. - Balleau (J.), Barroux (M.), Prévost (M.), Dictionnaire de biographie française, Paris, 1936. Cité dans le DBF : A.D. du Rhône, VIII, 113, Michaud, Voltaire, "Correspondances, table", J.J. Rousseau, "Oeuvres, table", E. Roquet, "les relieurs français, 1970, p. 298, portrait. Berlottier (S), Deparday (C), Eyroi (K.), Les possesseurs de bibliothèques à Lyon au XVIIIe siècle : une enquête biographique, Enssib : diplôme de conservateur de bibliothèque, 1999.