- Meurt guillotiné à Lyon. Fils de Jacques Mathon de La Cour et de Catherine de La forest (soeur de Paul-Thimoléon de la Forest, abbé) ; domaines à Caluire. - Officier ; conseiller au Parlement des Dombes - Académicien : membre des Académies de Lyon et de Villefranche ; membre de la Société royale d'Agriculture de Lyon (il fut l'un des fondateurs). Loge maçonnique : selon Trénard, Mathon de La Cour aurait fait partie de la Franc Maçonnerie. Il s'exprima à ce sujet dans un "Discours prononcé dans la loge d'adoption du patrotisme", lyon, 1785 et dans un article publié dans le "Journal de Lyon", le 21 mars 1787 "Stances adressées aux Francs Maçons". Institutions charitables : il est parmi les fondateurs du Bureau des Mères Nourrices. Entreprises charitables pendant les rigoureux hivers 1784 et 1787. Devenu commissaire de la Société philantropique, durant la période révolutionnaire, il s'investit dans la lutte contre le paupérisme. Première partie de sa carrière à Paris dans les milieux littéraires et artistiques. Rappelé à Lyon par la mort de son père, il se consacre au bien public. Sous sa direction, le Salon des arts devient une sorte d'institut commrecial et industriel (le Lycée), proposant des cours de langues vivantes, des séances pratiques de sciences et techniques ; amateur d'art également, il dresse en 1786 le "Catalogue des ouvrages de peinture, sculpture, dessin et gravure exposés à Lyon, au Salon des Arts", Lyon : imprimerie de la Ville, 1786, in-8, 16 p. Durant la période révolutionnaire, il s'engage politiquement -notamment par l'intermédiaire de la presse, où il poursuit ses activités d'édition et de publication- et se prononce en 1787 contre le Régime républicain, en faveur de la Monarchie. Soutenu par Rivarol, il s'engage nettement et son journal (hebdomadaire en 1790 puis bihebdomadaire en 1791), est une sorte d'organe officiel, diffusant, avec les "Bulletins des lois et décrets", les convocations d'électeurs pour les districts de Rhône-et-Loire et les comptes-rendus des séances de l'Assemblée Constituante. Concurrent du "Courier de Lyon ou résumé général des révolutions de la France", d'inspiration rolandine. Durant le siège de Lyon par la Convention, en 1793, Mathon de La Cour devenu Mathon-Lacour, organise dans le cadre de la commune insurrectionnelle établie sous la présidence de Gilibert, le Secrétariat des Sections. - Bibliographie : littérateur et critique d'art, il écrit dès l'âge de 25 ans, sur les sujets les plus divers : "Lettre sur l'inconstance", 1763, in-12 (à propos d'une comédie de Collé "Dupuis et Desrosnais"). "Lettres sur les peintures, sculptures er gravures exposées au Salon du Louvre, 1763, 1765, 1767 ("modèle de critique judicieuse et courtoise", Delandine). "Orphée et Eurydice", traduit de l'italien Casalbigi, 1765. "Lettre sur un fait concernant l'inoculation..." "Dissertation sur les causes et progrès de la décadence des lois de Lycurgue", 1767 (mémoire couronné par l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres). "Discours sur le danger de la lecture des livres contre la religion par rapport à la société", 1770 (couronné par l'Accadémie de Rouen). "Lettre sur les rosières", 1781. "Testament de Fortuné Ricard, maître d'arithmétique à D.", 1785, in-8. "Discours sur les meilleurs moyens de faire naître et d'encourager le patriotisme dans une monarchie", 1788 (couronné par l'Académie de Châon-sur-Marne en 1787). "Collection des comptes-rendus, pièces authentiques, états et tableaux concernant les finances de la France depuis 1758 jusqu'en 1787", Lausanne et Paris, 1788, in-4. Il participa aux travaux de l'Académie sur la géographie locale, et composa un "Dictionnaire géographique" publié en 1784, puis un "Dictionnaire historique des provinces du Lyonnais, Forez et du Beaujolais". Charles-Joseph Mathon prit aussi part à l'Almanach de Lyon (1759-1762), il était l'éditeur de "Journal des Dames" (1764-1768) et co-éditeur de l'"Almanach des Muses" avec Sautreau de Marcy (1766), publication surnommée par ses détracteurs "le journal des Buses". Musicien confirmé, il colllabora au "Journal de Musique". En 1784, il lance le "Journal de Lyon, ou annonces et variétés littéraires concernant la ville de Lyon et les provinces voisines", dédié "à la patrie et aux Muses" (1784-1791, cahier bimensuels de 16 p. in-12), qui prend le relais des "Affiches Lyonnaises". Gagné aux idées libérales, il transcrit, après la guerre d'indépendance américaine, les lettres d'un lyonnais établi en Virginie, publie des extraits signés de l'abbé Raynal, célèbre l'oeuvre de Rousseau. Il rédige des notices sur l'abbé Mably (1784), dont le frère résidait à Lyon, publie en 1785 un article bienveillant sur Etienne Dolet, humaniste lyonnais et en 1787 une longue étude sur la Réforme à Lyon très favorable aux protestants ; il commente en 1790 à l'Académie le livre du pasteur Frossard dénonçant l'esclavagisme (Frossard (B.), "La cause des esclaves nègres", Lyon : Delaroche, 1788, 2 vol.). -Sources : Grente (G. cardinal), "Dictionnaire des lettres françaises. Le VXIIIe siècle", Paris : Fayard, 1960, tome II. Ersch 5J.S.), "La France littéraire, contenant les auteurs français de 1771 à 1796", tome II. Gutton (J.P.), "Les lyonnais dans l'histoire", Toulouse : Privat, 1985. Trénard (L.), "Lyon : de l'Encyclopédie au préromantisme, I", Paris, P.U.F., 1958. Ouvrages cités dans : Berlottier (S.), Deparday (C), Eyroi (K.), "les possesseurs de bibliothèques à Lyon au XVIIIe siècle : une enquête biographique", Lyon : Enssib : diplôme de conservateur de bibliothèque, 1999.